«Le mandat présidentiel 2014-2019 sera celui de la transition démocratique», a affirmé hier Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat et conseiller particulier du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, candidat indépendant à la présidentielle du 17 avril. S'exprimant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, M. Belkhadem a souligné que la prochaine présidentielle constituera une occasion pour «enraciner» le processus démocratique en Algérie. «De mon point de vue, le prochain mandat sera celui de la transition pour passer d'une étape à une autre, d'une génération à une autre», a-t-il dit. L'ex-secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) et membre de la direction de campagne de Bouteflika a évoqué les raisons qui ont amené le président sortant à briguer un 4e mandat. «Le contexte politique et sécuritaire de la région confère à ce scrutin une importance particulière. Le Président continuera à préserver l'Algérie des soubresauts que certains appellent le printemps arabe», a-t-il expliqué, en ajoutant : «Notre ceinture de sécurité est un peu tourmentée de Tabarka en Tunisie à l'est, à Saidia au Maroc, à l'ouest, en passant par la Libye, le Niger et le Mali. M. Bouteflika doit préserver le pays de tout débordement venant de notre voisinage.» M. Belkhadem a également insisté sur les dangers sécuritaires auxquels est confrontée l'Algérie. Et surtout, dit-il, «il ne faut pas aussi oublier la circulation des armes dans le ventre mou de l'Afrique : de l'Atlantique en Mauritanie, jusqu'à la mer Rouge à Djibouti. Le premier responsable du pays, pivot de toute action politique, économique et diplomatique, doit tout faire pour préserver la sécurité de l'Algérie et de son peuple». Il a souligné, par ailleurs, la nécessité de préserver la stabilité politique et institutionnelle du pays en vue de préserver l'espoir des jeunes et leur assurer un «avenir meilleur». Il a également estimé que «la démocratie est un apprentissage et une accumulation d'expériences, en respectant évidemment la volonté du peuple». Concernant la révision de la Constitution, M. Belkhadem a indiqué qu'il n'était pas au courant du contenu de cette révision, mais il a donné son avis sur cette question qu'il qualifié de «passage obligé». A ce propos, il dira : «Quel que soit le président qui sera élu le 17 avril, une révision profonde de la Constitution est nécessaire. Cette révision doit conforter la séparation et l'équilibre des pouvoirs, en donnant plus de prérogatives à l'Assemblée populaire nationale, qui doit être le reflet d'un gouvernement issu de la majorité parlementaire». Intervenant sur la question de la transparence de la prochaine présidentielle, il a fait savoir que «la plus grande garantie est la présence des représentants des six candidats dans les bureaux de vote du début jusqu'à la fin de l'opération». «Nous avons plus de 40 000 bureaux de vote et les candidats peuvent désigner un représentant dans chaque bureau. Ce représentant sera présent dans toutes les opérations du scrutin du début à la fin. Je ne vois pas comment il pourrait y avoir une fraude électorale», a-t-expliqué, en ajoutant que «certains parlent davantage pour le président en poste. Le candidat Bouteflika diffère un peu des autres car il reste président de la République jusqu'à l'élection du 17 avril», a-t-il noté. S'agissant de la santé du président de la République, l'invité de la radio a assuré que M. Bouteflika est en bonne santé et apte à gouverner. Il a avoué, à cet effet, qu'il n'avait pas constaté de différence sur le plan de la gouvernance avant et après sa maladie. «D'après les entretiens que j'ai eus avec le président, je n'ai remarqué aucun changement sur le plan de la gouvernance. Parlant de motricité, il a besoin peut-être d'une petite rééducation fonctionnelle, qui lui permettra une meilleure mobilité», a-t-il argué. Dans un autre volet, réagissant au mouvement de manifestation contre le 4e mandat du Président sortant et aux boycotteurs de l'élection présidentielle, M. Belkhadem dira : «les manifestations publiques ont été interdites depuis la décennie noire en Algérie par les autorités de l'époque, mais je suis de ceux qui disent qu'il faut donner la possibilité aux gens pour développer un point de vue différent et ce, en leur permettant de s'exprimer dans une salle fermée.»