Abdelaziz Belkhadem, représentant du président-candidat, a animé hier un meeting à Ghardaïa qui, vraisemblablement, peine à cicatriser ses plaies et à panser ses blessures après les violents affrontements qui l'ont secouée pendant des mois. Le déplacement de Belkhadem s'inscrit dans le cadre de la campagne électorale pour défendre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika. Il se veut être également une initiative visant à rétablir la paix et la cohésion entre deux communautés tenues à cohabiter dans cette région. A peine l'hôte de Ghardaïa a-t-il accédé au chef-lieu de cette wilaya que des slogans du genre «Hadj Messaoud Echouhada» (ndlr Hadj Messaoud, le quartier des martyrs) fusaient de partout, indique-t-on de sources concordantes. L'on précise en outre que parmi les revendications lancées à la criée par une poignée de manifestants, l'octroi d'un statut de martyr pour les victimes décédées lors des affrontements entre les jeunes de cette ville. Des affrontements que Belkhadem n'hésitera pas à qualifier de «fitna» lors de son meeting électoral qu'il a animé à la salle M'zab devant une assistance nombreuse composée de M'zab et de Chaâmba, de notables de Ghardaïa et des autorités locales officiant à la tête de cette wilaya. «Seul Bouteflika peut, grâce à sagesse et son expérience, éteindre le feu de la fitna», enchaîne le représentant du président candidat, nommé récemment, rappelle-t-on, ministre d'Etat, conseiller spécial du chef d'Etat Abdelaziz Bouteflika. Pour Belkhadem, «il suffit d'appliquer les lois dans toute leur rigueur contre les personnes impliquées dans ces affrontements pour que ce problème soit résolu». Et pour mieux convaincre ses auditeurs de voter en faveur de Bouteflika lors du rendez-vous du 17 avril, l'orateur s'engage à indemniser toute personne ayant perdu un proche ou qui a vu ses biens dévastés lors des affrontements. Abdelaziz Belkhadem ne manquera pas en outre de vanter le bilan des trois mandats du président-sortant marqués selon lui par des réalisations tous azimuts autant en matière de «réconciliation nationale, de développement économique que de réformes démocratiques», a-t-il rappelé. Il cite aussi quelques-unes des grandes lignes du programme du candidat Abdelaziz Bouteflika pour ce scrutin présidentiel qui avance à grands pas. Un programme portant sur «le renforcement de la stabilité, la poursuite du processus de consolidation des institutions de l'Etat à travers la révision de la Constitution, ainsi que de l'économie nationale et la lutte contre le fléau de la corruption». Dans son discours de campagne, Abdelaziz Belkhadem, qui a sollicité la population de Ghardaïa à voter massivement le 17 avril, a également mis l'accent sur la culture de la paix et de ses vertus en matière de «sentiment de fraternité qui unit les Algériens, plus particulièrement dans les moments difficiles», citant pour exemple l'union du peuple qui, en Novembre 1954, s'est soulevé comme un seul homme pour libérer le pays du joug de la colonisation. «Nous sommes un peuple uni qui a donné à l'humanité, à travers sa Révolution du 1er Novembre 1954, une leçon d'unité du peuple algérien que le colonisateur a voulu diviser», a-t-il soutenu.