«Vous dites que Abdelaziz Bouteflika est faible et incapable de gérer ce pays, dans ce cas pourquoi avez-vous si peur ?» interrogera le patron du MPA, Amara Benyounès lors du grand meeting, tenu hier, en compagnie du ministre des Transports, Amar Ghoul, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Dans une salle noire de monde et de partisans, les deux porte-parole du président candidat ont tiré à boulets rouges sur les opposants au quatrième mandat. Ils ont usé de tous les verbes pour dénoncer l'anarchie et le chaos que ces derniers «veulent créer dans le pays». «Ces gens sont capables de soutenir le diable, juste pour ne pas voter pour Bouteflika, et se disent démocrates. Or, la démocratie, c'est respecter le choix de chacun, comme nous nous respectons le leur. Seulement, lorsqu'ils veulent mettre l'Algérie dans l'impasse, nous devons les arrêter et montrer aux yeux de tout le monde de quoi ils sont capables pour arriver à leurs fins», dira Benyounès, qui s'est exprimé en tamazight. «Que ce soit ceux du mouvement Barakat ou ceux des partisans du candidat indépendant, ils ont tout fait, quitte à mentir, en disant que les porte-parole de Bouteflika ont été, à chaque sortie, chahutés, menacés et frappés par le peuple, ici et à l'étranger. J'ai envie de leur répondre : venez voir de vos propres yeux à quel point le peuple n'est pas dupe. Venez voir combien ils sont à avoir encore confiance en un homme qui aime sa patrie, et grâce à qui l'Algérien peut marcher la tête haute sans avoir honte de son identité», poursuivra-t-il. En outre, l'orateur rappellera que ceux-ci ont appelé à un «coup d'Etat militaire, au nom de la démocratie, contre un homme élu démocratiquement par la population». Dans le même sillage, Benyounès ajoutera, en faisant de l'humour noir, que «le cerveau de Bouteflika fonctionne beaucoup mieux que ceux de tous ses opposants réunis». En ce qui concerne ceux qui appellent au boycott de l'élection présidentielle du 17 avril prochain, notamment le nouveau front créé récemment, l'orateur dira : «Boycotter l'élection du 17 avril, c'est priver le peuple algérien de s'exprimer, sachant qu'ils ont été des milliers à mourir pour ce droit. Personne n'est obligé de voter pour le président candidat. Les Algériens ont le choix entre six candidats, à eux de faire le bon choix». Par ailleurs, Benyounès s'opposera fermement, dans son discours agrémenté de dictons et citations d'illustres kabyles comme Cheikh Mohand Oulhoucine et Aït Menguellet, aux mouvements de rue que certaines franges veulent encourager : «Le peuple veut seulement vivre simplement et en paix. Nous en avons assez des bains de sang vécus dans le passé. Et puis, regardez ce qui à résulté de ces mouvements en Tunisie, en Egypte, en Syrie et en Libye. Cessez de duper le peuple!» Quant à Amar Ghoul, qui fera l'éloge des révolutionnaires, artistes et hommes de lettres kabyles, il s'exprimera sur l'importance de voter pour le candidat Bouteflika afin de lui permettre de «parachever son programme pour une Algérie meilleure. Nous devons tous être debout avec Bouteflika !» Pour le programme en faveur de la wilaya de Tizi Ouzou, Ghoul dira : «Nous allons être dans la continuité, nous allons construire de nouveaux hôpitaux, des pôles universitaires, des chemins de fer…» Il ajoutera également que «la wilaya de Tizi Ouzou aura de nouveau un programme spécial consacré aux jeunes, que ce soit dans le créneau politique, social ou économique. Nous allons continuer à répondre aux doléances des habitants, dans toutes les communes et tous les villages». Pour la langue tamazight, Ghoul dira que le président candidat qui a officialisé la langue de Massinissa continuera à lui donner sa place qu'elle mérite à l'échelle nationale.