Malgré tous les moyens déployés par les deux partis, la salle omnisports de la ville de Tipasa était tout juste à moitié remplie. Les craintes des candidats à la présidentielle du 17 avril, inhérentes à la mobilisation des citoyens à l'occasion de la campagne électorale et à l'abstention se confirment chaque jour davantage. Le Président de Tajamouâ Amel El Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul et le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, l'ont vérifié encore une fois, hier, à Tipasa où ils ont animé un meeting électoral. N'étaient les enfants présents en force dans la salle omnisports de la ville, les deux hommes, venus représenter le président-candidat auraient trouvé des lieux quasiment déserts. Malgré tous les moyens déployés par les deux partis, la salle était tout juste à moitié remplie. Ce déficit en matière de mobilisation, si on l'ajoute à celui constaté pour le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani et les autres candidats et ce depuis le début de la campagne, est un signe non trompeur du désintérêt populaire à l'égard de la chose politique en général et à la présidentielle en particulier. Pour chauffer la salle, les organisateurs ont mobilisé une équipe d'artistes qui a créé une ambiance de fête. A l'intérieur de la salle, des portraits de Bouteflika et des banderoles ont été placardés. On a constaté aussi l'absence de l'emblème national. Des slogans comme «Misère et vive l'Algérie», «Bouteflika, Bouteflika, allez allez!» lancés par l'assistance accentuaient de temps à autre cette ambiance. Amar Ghoul et Amara Benyounès rejoignent la salle à 10h50 sous les applaudissements. Et c'est M.Benyounès qui prend la parole pour prononcer un discours qui n'a pas dépassé les 10 minutes. Sans chercher à perdre du temps, il est allé directement à l'essentiel. «Si vous voulez une Algérie de paix, de progrès et de réconciliation, alors votez pour Bouteflika le 17 avril prochain», a-t-il lancé. Pour la circonstance, l'orateur a rappelé la tragédie nationale, vécue aussi par la wilaya de Tipasa, pour vanter la politique de Réconciliation nationale. Cela avant de s'attaquer, en haussant le ton, aux partisans du boycott et aux opposants au 4e mandat de Bouteflika. «A ceux qui disent Barakat, a-t-il martelé, nous disons que c'est à nous de leur dire Barakat. Barakat la violence, barakat le terrorisme, barakat la perturbation. Ce n'est pas la rue qui gouverne l'Algérie mais ce sont des institutions constitutionnelles». Et de s'interroger: pourquoi a-t-on donc peur de Bouteflika? «Parce que le peuple est avec lui», a-t-il répondu à sa propre question. Amara Benyounès appelle ensuite le peuple à «donner une leçon» à ces boycotteurs, en se rendant massivement aux bureaux de vote le 17 avril prochain. «Il faut une forte participation à l'élection», a-t-il plaidé, avant de quitter le pupitre, laissant la parole à Amar Ghoul. Ce dernier, dans un discours de 20 minutes, emboîte le pas à son collègue au gouvernement en tirant sur l'opposition. Amar Ghoul qui courtise les habitants de Tipasa, n'a pas cessé de glorifier le candidat pour le compte de qui il sillonne l'Algérie. Il plaide pour l'approfondissement de la Réconciliation nationale. Naturellement, il ne ménage pas les opposants. Il appelle les activistes sur les réseaux sociaux ou ceux qui «vivent dans un monde virtuel», pour reprendre son expression, à descendre sur le terrain pour voir la réalité de l'Algérie profonde. M.Ghoul appelle aussi les citoyens à «préserver la stabilité nationale» et à faire barrage aux aventuriers et à ceux qui veulent semer la division au sein du peuple. Au passage, l'orateur a osé quelques promesses pour la wilaya de Tipasa à tenir durant le prochain mandat. Il s'agit de la construction du plus grand port de l'espace méditerranéen, d'un soutien particulier aux secteurs du tourisme et de l'agriculture, ainsi que de l'éradication de la crise de logement.