Le latéral gauche de l'équipe nationale, Faouzi Ghoulam, s'est expliqué dans les colonnes de L'Equipe sur son départ surprise et précipité de l'AS Saint-Etienne au mercato hivernal pour rejoindre le club italien de Naples contre la somme de 5,5 millions d'euros. Ghoulam pensait prolonger son aventure à Saint-Etienne où il s'était même acheté une maison en juin dernier, avant de quitter, à la surprise générale, le club de ses premières amours avant la clôture du mercato hivernal. «J'avais déclaré que je me voyais bien imiter Loïc Perrin et réaliser toute ma carrière dans mon club formateur. Mais j'avais ajouté qu'on ne pouvait préjuger de rien dans le football. La preuve, Jérémie Janot est bien parti…Et puis, quand un grand club te veut, si tu ne viens pas, il en prend un autre et c'est fini pour toi. Partir au milieu d'une saison de Coupe du monde était risqué.Mais j'ai fait un choix sur le long terme. Je ne pouvais pas refuser l'offre de Naples. Qu'il soit en Ligue des Champions ou en National, je resterai toujours supporter de mon club de cœur. Grâce au câble, je continue de suivre Saint-Etienne. C'est là où mon rêve d'enfant a commencé», a indiqué Ghoulam, ravi de porter le même maillot que Maradona, son idole d'enfance, qui a marqué l'histoire de Naples. «Je porte le même maillot que Maradona, c'est exceptionnel» «Ça m'a fait drôle parce que Maradona est l'idole de toute ma famille. J'étais obligé de l'aimer chez moi. J'ai beau être né en 1991, je connais par cœur le parcours de l'Argentine au Mondial 1986. Mes grands frères n'arrêtaient pas de me montrer les cassettes de ses matchs quand j'étais enfant. On collait ses posters au mur. On achetait ses maillots du Coq Sportif. Et aujourd'hui, je porte le même que lui au Napoli. C'est exceptionnel est d'autant plus surprenant que mon transfert s'est conclu au dernier moment», se réjouit le jeune Faouzi, avant de raconter ses débuts à Naples. «Je sors lessivé de l'entraînement» «J'avais peur de me retrouver au milieu de stars et d'ego. Je me suis dit : " Faouzi, c'est à toi de t'adapter à eux.» Mais ça a été l'inverse ! Pépé Reina, qui a tout gagné, est venu me souhaiter la bienvenue en me tapant dans la main. Le fait d'avoir appris l'espagnol à l'école et de jouer tous les trois jours a accéléré mon intégration. Les entraînements sont beaucoup plus courts et intensifs. J'en sors lessivé. Je comprends aujourd'hui pourquoi Zidane disait que la période où il a le plus souffert, c'est à la Juve. Ici, on joue pour gagner, jamais pour le nul.Chaque match à venir est le plus important de la saison. L'intensité est énorme», souligne le latéral gauche de l'EN, devenu une star à Naples. Sa vie est complètement bouleversée. «Je n'ai plus de vie privée normale» «A Saint-Etienne, quand les gens me voyaient, ils se demandaient si c'était bien moi. A Naples, ils me reconnaissent déjà tous. A mon arrivée, je suis allé dans un supermarché. Tout le personnel est venu me demander une photo. A force d'en faire, j'ai perdu Soufiane, mon fils de trois ans. Heureusement, la sécurité l'a retrouvé dans les rayons. Depuis, je mets un bonnet sur la tête et je tire tout droit pendant que ma femme pousse le chariot. Pareil quand je suis allé dans une boucherie dans le quartier arabe de Naples. Il m'a fallu une bonne heure pour en ressortir. Un soir, au cinéma, j'ai passé plus de temps à poser et à signer des autographes qu'à voir le film. La veille de la venue de Porto en Europa League, je suis allé m'acheter une paire de chaussures. Une heure après, ma photo se trouvait sur un forum de tifosi et sur twitter. C'est impressionnant. Je n'ai plus de vie privée normale. Il y a un parc d'attractions pas loin. Je ne pourrai jamais y emmener mes enfants», raconte l'ex-Stéphanois.