Le projet de création d'un laboratoire de contrôle antidopage en Algérie est resté lettre morte. Les trois tentatives de lancer cette institution n'ont pas abouti. Il est vrai qu'un tel projet nécessite de gros moyens financiers. Le Comité international olympique internationale (CIO) et l'Agence mondiale antidopage (AMA) fixent, en outre, des critères rigoureux et draconiens pour délivrer un agrément pour ce genre de laboratoires. Ces instances exigent un matériel qui répond aux normes internationales et un personnel qualifié. Il faut également un certain nombre de contrôles par an faute de quoi le laboratoire risque de perdre son agrément. «Il y a eu trois tentatives pour la réalisation de ce laboratoire, mais elles ont toutes échoué. La première tentative a été faite en 1998 par Saidal qui a été sollicité alors par le Comité olympique algérien via son président de l'époque, Mustapha Larfaoui. Tout un personnel avait effectué une formation en France et en Espagne, mais le projet n'a pas vu le jour. La deuxième tentative a eu lieu en 2002 où Saidal et le MJS ont voulu créer un laboratoire, mais l'opération a une nouvelle fois échoué pour des raisons financières. Chaque partie comptait sur l'autre pour assurer le financement. En 2004, le ministre de l'époque, Yahia Guidoum, a relancé Saidal et affecté même des locaux pour ce projet au niveau de l'Office du complexe olympique (OCO). Un chef de projet a été désigné aussi avec le parrainage du laboratoire de Lisbonne. Un tel projet doit en effet être parrainé par un laboratoire accrédité par l'Agence mondiale antidopage. Yahia Guidoum voulait saisir l'opportunité de la tenue des Jeux africains à Alger pour réaliser ce laboratoire, en vain. Je crois même que la demande n'a pas été adressée à l'AMA. J'espère que ce projet finira par voir le jour bien qu'un problème de rentabilité risque fort de se poser. L'AMA exige à ce titre 1500 à 2000 contrôles par an pour ne pas perdre l'agrément ou l'accréditation. D'ailleurs, la liste des laboratoires agréés par l'AMA change constamment à cause de cette contrainte», raconte le docteur Mohamed Soltani, président de la commission médicale du COA. 200 euros pour chaque contrôle Il existe 34 laboratoires d'analyses accrédités par l'Agence mondiale antidopage. Dont deux seulement en Afrique, le premier en Afrique du Sud et le second en Tunisie. C'est au niveau du laboratoire tunisien, créé lors des Jeux méditerranéens qu'a organisés la Tunisie en 2001, que les prélèvements effectués sur nos athlètes sont analysés. Le coût d'un seul contrôle est généralement de 200 euros. «Avec les frais d'envoi, le coût peut atteindre 240 euros. La concurrence qui règne entre les laboratoires pousse certains à réduire la somme. Le laboratoire de Tunis est allé jusqu'à nous proposer des contrôles à 30 ou 34 dollars», dira le docteur Soltani.«Il est moins cher d'envoyer les prélèvements en Tunisie que de bâtir un centre d'analyses chez nous. Les examens coûtent très cher», lance, pour sa part, le docteur Mohamed Tahmi, président du groupe algérien de médecine et de traumatologie du sport et membre de la commission médicale de la FAF qui a décidé récemment de relancer les contrôles antidopages. «On va organiser une table ronde sur le dopage les 10 et 11 juin à l'occasion du meeting international d'athlétisme d'Alger», annonce l'ancien président de la Fédération algérienne de handball.