Plusieurs immeubles de la cité continuent d'être visités par des familles étrangères au quartier. Après la visite, les hôtes se décident à y rester pour de bon, sans que personne leur demande des comptes. Profitant de l'absence de toute autorité sur les lieux, des dizaines de familles ont squatté des appartements dans la cité des 550 Logements de Dély Ibrahim. Le quartier est situé en contrebas de l'ancien village de la commune, un peu plus haut que l'actuel siège de l'APC. Le squat a été rendu possible à cause de l'inoccupation de cinq bâtiments (R+7). Les immeubles en question ont été construits dans les années 1990, mais les logements n'ont jamais été affectés à qui de droit. Les premières familles intruses s'y sont installées en février dernier. Selon les habitants, ces squatteurs seraient venus de La Casbah d'Alger. «Ils continuent toujours d'investir les lieux», a-t-on précisé. Pour accéder aux appartements vides, les intrus ont dû forcer les portes d'entrées obstruées par des murs érigés à base de briques rouges. Le bâtiment le plus visé est celui qui est situé à côté du stade du quartier. Plusieurs étages sont désormais habités. Les occupants ont même posé des fenêtres et des portes dans «leurs» appartements. L'entrée de l'immeuble a été aussi dotée d'un portail. Pour effacer les traces du chantier, la devanture du bâtiment a été aplanie. La niveleuse est encore sur place. Pour éclairer les appartements, les squatteurs ont piraté le réseau électrique. Comme l'immeuble n'est pas alimenté en eau potable, les femmes et les enfants font des allers-retours afin de ramener le précieux liquide du côté du stade. A l'entrée de la cité, un autre bâtiment est squatté. Il s'agit de l'immeuble qui fait presque face à l'école primaire baptisée la Réconciliation nationale. Plusieurs familles y ont déjà pris place dans l'indifférence générale. Malgré le bouclage de toutes les issues, les intrus ont réussi à faire des brèches. Entre les deux constructions en cours d'occupation illégale, se trouve un autre bâtiment. Ce dernier a été abandonné en chantier. Les travaux de construction ont été précipitamment arrêtés. Pour preuve, les matériaux de construction sont toujours sur place. A 100 m de l'école primaire, un troisième immeuble aurait du être construit. Les travaux se sont arrêtés au sol. En face, un édifice de 7 étages se dresse comme un fantôme. Les portes et les fenêtres des trois premiers étages ont été bouclées. Malgré cela, les passants entendent de temps en temps des rires de jeunes qui viennent du bâtiment. «Les jeunes y passent leur temps à jouer au domino ou à fumer un joint», a-t-on précisé. Selon les résidents, cela fait des années que cet état d'abandon perdure. Les autorités locales se contentent d'y réaliser des actions ponctuelles, en fonction des conjonctures. Par exemple, la décharge sauvage, constituée à l'entrée de la cité, du côté de l'école primaire, vient d'être supprimée. Sur les lieux, une plaque de signalisation indique désormais que «la décharge est interdite». «C'est à cause de la date de l'élection qui se rapprochent», a estimé un boutiquier. En faisant quelques pas en direction du quartier, le visiteur tombe sur une niche à ordures. Pour ne pas se donner la peine de transférer les déchets ménagers a la décharge publique de Ouled Fayet, les services de l'APC les incinèrent sur place.