Le marché hebdomadaire du téléphone portable à Tazmalt prospère à l'ombre de l'informel. Il est tenu chaque mercredi et jeudi par des dizaines de jeunes, venus qui pour acheter, qui pour vendre.Des portables neufs et d'occasion sont proposés à la vente à des prix fixés par le marché. Par la force des choses, la négociation débouche sur des prix moins chers que ceux affichés dans les vitrines des boutiques qui sont mis à rude épreuve. L'on pourrait également effectuer dans ce marché des échanges en payant la différence. Cette activité est très prisée par les jeunes chômeurs. Il se trouve même ceux qui vivent de ce commerce, en attendant d'avoir un travail stable. A côté d'eux, il y a aussi des pères de famille qui trouvent là une occasion et une source de revenus supplémentaires. A l'exemple de ce père de famille qui, en plus de son emploi comme agent de sécurité dans une société, vient tous les jours au marché revendre des portables, histoire d'arrondir ses fins de mois. Il gagne, selon ses dires, entre 500 et 1000 DA par portable vendu. Toutefois, à y voir de près, il n'y a rien d'innocent dans cette activité, pour le motif que des individus, pour ne pas généraliser, y viennent pour liquider des portables volés dans d'autres agglomérations. Une manière habile de s'en débarrasser, de surcroît avec un bénéfice net d'un gadget compromettant pour son porteur. Tricherie, arnaque et recel Ce marché constitue aussi un lieu de prédilection ou, à vrai dire, un milieu naturel pour la liquidation de portables contrefaits, montés dans des ateliers clandestins. Il n'est pas rare que des gens soient bernés et dupés par des vendeurs peu scrupuleux qui, une fois la transaction conclue, disparaissent dans la nature sans laisser de traces. La contrefaçon touche pratiquement toutes les composantes du portable qui peuvent être un mélange du faux et de l'original. Difficile pour un novice de se rendre compte de la duperie, même en examinant l'appareil sous toutes ses coutures. Pour illustration, un jeune homme, après avoir acheté deux portables d'occasion pour la somme de 10 000 DA, a eu la désagréable surprise de constater, après quelques jours d'utilisation, qu'ils ne fonctionnaient plus. Autres ruses que les victimes apprennent à leurs dépens et qui consistent en la vente de portables qui ne retiennent pas la charge électrique, en d'autres termes, la batterie est usée, ce qui va amener ces pigeons à acheter une nouvelle batterie. Dans ce genre de transaction, il n'y a pas de garantie. C'est un monde de filous et d'arnaqueurs rompus aux jeux de la tricherie et pour qui le mot «honnêteté» signifie gagner plus d'argent au détriment des autres.