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Périple littéraire à l'orientale
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 03 - 2009

Elan et production brillante s'offrent à notre époque, dont les auteurs les plus illustres ont déjà gagné une notoriété de bon aloi. Ils vivent partout dans le monde et leurs voix sont nombreuses et disséminées dans les deux hémisphères, libanaise, syrienne, égyptienne, américaine, nord-africaine, dont les promoteurs de styles sont Chawki, Aqaba, Chabbi, Djoubrane, Al Moutannabi...
Ce qui caractérise les poètes d'aujourd'hui, c'est leur ouverture d'esprit sur un univers uniforme où les cultures comme les races s'imbriquent et s'enrichissent l'une de l'autre. C'est aussi leur bilinguisme dont la conséquence ne peut être qu'une efflorescence nouvelle. Parmi les poètes philosophes figurent Zouheïr Ibn Abi Salma. «Vous avez dit, si nous pouvions obtenir une paix durable à force de bienveillance, à nous le bonheur. Ainsi vous avez rapporté la meilleure victoire en ce combat, en évitant les délits et les crimes.» Les poétesses étaient nombreuses : dans chaque tribu, elles chantaient les exploits des guerriers et pleuraient leur mort.
Il noue de nombreuses intrigues pour venger son père assassiné
Imrou Al Kaïs, chassé de sa tribu, parcourt le monde en quête d'aventures galantes ou d'exploits guerriers. Recherché par les femmes et toujours malheureux, il noue de nombreuses intrigues pour venger son père assassiné et passe même un séjour dans la cour de Byzance… Un passionné de l'amour, un chevalier poète : «Tes beaux yeux n'ont pleuré qu'afin de mieux lancer les traits qui ont blessé à mort un cœur déchiré de douleurs / Au cœur même d'une alcôve imperméable du désir avec ma belle à loisir, j'ai savouré mon bonheur.» Les poètes religieux surent montrer que le souci de conquérir les âmes et la foi peut aller de pair avec la poésie, sans tomber dans l'idolâtrie des ornements profanes.
Né dans une famille de poètes, Kaâb Ibn Zoheïr composa ces vers avec un soin méticuleux, soucieux d'une adoption exacte de l'image et de l'expression à l'idée. Parmi les poètes nomades, nous citerons Al Houtaya dont la langue venimeuse, le persiflage brillant cachent une sensibilité délicate. Il était tenaillé par le désir de toujours attaquer quelqu'un et s'il ne trouvait personne devant lui pour recevoir ses railleries, il s'en prenait à lui-même.
«Lorsqu'ils aimaient, mourraient par suite de la violence de leur amour.» Chacun d'eux chanta sa bien-aimée avec l'ardeur, la constance et la délicatesse d'un Pétrarque : Djamil, Khouteïr, Madjnoun (le fou de Leyla), Abou Nawas (le Rimbaud de la poésie arabe) sait donner toute la mesure de son génie. C'est l'un des maîtres de la poésie contemporaine avec Al Moutannabi et Abou Al Ala Al Maâri. «Cesse de me blâmer, me reprocher mes vices c'est me tenter / Donnez-moi pour remède à ce mal, la liqueur qui l'a fait naître.»
Le mouwachah est un genre de poème qui se développa surtout en Espagne musulmane
Al Moutannabi, poète de combat et philosophe, a exercé une grande influence sur toutes les écoles postérieures de la poésie arabe, un magicien du verbe. Ibn Khafadja, un poète andalou au goût classique et à l'expression raffinée, naquit dans l'île de Xucar, une dépendance de la ville de Valence.
Le mouwachah est un grand genre de poème qui se développa surtout en Espagne musulmane, en suivant des règles que certains rhétoriciens considéraient défectueuses et peu classiques. Pourtant, d'après des recherches fort intéressantes de Mohamed Bencheneb, ils doivent remonter à la plus haute antiquité arabe, précédant même l'apparition des maîtres classiques : «Ne vois-tu pas briller la force de la terre ? / L'oiseau gai de l'aurore a chanté sa chanson / Les gouttes de rosée ont orné le jardin.»
La poésie dialectale ne peut soutenir la comparaison avec le genre classique, du fait qu'elle s'exprime dans une langue dont les règles phonétiques ont été transformées.
Dans un recueil de poésie de Mostefa Lacheraf, Chansons des jeunes filles arabes, figure un poème de la région de Constantine. Les œuvres de l'Emir Abdelkader, qui sont éparpillées, ont été mal éditées. Ses poèmes marquent un renouveau dans la poésie algérienne.
Leur caractère attachant vient du fait qu'ils sont toujours liés à l'action et contiennent la profession de la foi patriotique. La langue, l'image, les figures de style amorcent le renouveau littéraire :
«Pour obtenir protection, Tlemcen a tendu ses deux mains et a crié à Dieu la formule sacrée du pèlerinage / Me voici telle fut la perfection suprême de son appel.» Khalil Djoubrane, un modèle de bilinguisme culturel. Ses œuvres en anglais sont aussi appréciées que celles en arabe. Il renouvela les images, les rythmes, les styles et l'inspiration. Son influence dans les pays arabes fut immense. Il écrivit de nombreuses nouvelles dont Arous Al Mouroudj (La fiancée des prairies).
De Chawki à Derwich
Ahmed Chawki fut l'un des premiers poètes qui travailla avec succès à l'intégration de l'art des sentiments et des idées de la civilisation moderne, puis Abou Al Qassim Al Chabi, né en Tunisie, est l'un les plus attachants, dont la mort prématurée fut une dure perte pour la poésie arabe. Pour Adonis, sa manière est discrète, profonde, très élaborée au niveau des symboles et des correspondances. Pour lui, la poésie est une façon de discerner la raison ultime de l'existence et du monde.
Mahmoud Derwich, qui a participé à la lutte politique de son pays, la Palestine, a donné une œuvre poétique de grande importance : «Racontez ! Peut-être me rappellerai-je de quelque chose concernant mon pays. Quelque chose qui reste déposé sur mes lèvres sans que je puisse l'exprimer.» Nizar Qebbani se consacra à la littérature après des études juridiques et des fonctions officielles dans la diplomatie. Sa verve populaire lui a donné beaucoup de prestige au regard des masses laborieuses. On l'a surnommé le poète des femmes.


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