L'ex-chef de l'armée Abdel Fattah al-Sissi a invité dimanche soir les Egyptiens à voter en masse lors de l'élection présidentielle des 26 et 27 mai, pour laquelle il est donné grand favori. M. Sissi fait face à un seul rival, le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi. M. Sissi a fait cette déclaration, distribuée par son équipe de campagne, au cours d'une réunion avec des investisseurs du secteur du tourisme. Il a appelé à «une participation sans précédent pour le prochain scrutin présidentiel, peu importe qui est le gagnant». M. Sissi, qui a promis de relancer l'économie et de stabiliser le pays en proie à des troubles depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, a imputé à l'extrémisme religieux la baisse du tourisme, secteur clé de l'économie. «Le secteur du tourisme a été sans cesse affecté au cours des 50 dernières années en raison d'un discours religieux n'ayant aucun lien avec l'évolution et la compréhension de l'époque», a-t-il dit. Des groupes armés ont tué des dizaines de touristes dans des attentats en Egypte dans les années 1980 et 1990. Et en février, trois Sud-coréens ont péri dans un attentat suicide revendiqué par un groupe «djihadiste», qui a dit riposter à la répression menée contre les islamistes et affirmé qu'il viserait des intérêts économiques. Depuis la destitution de M. Morsi, des attentats ont en outre tué près de 500 policiers et soldats, selon le gouvernement. L'état de l'«économie est l'un des obstacles les plus sérieux qu'affronte la société, et tous les autres problèmes y sont liés», a dit M. Sissi. «Améliorer le système de sécurité nécessite d'importantes ressources économiques», a ajouté le maréchal à la retraite. L'économie égyptienne est exsangue en raison d'une baisse des investissements et du tourisme. Le budget de l'Etat est par ailleurs grevé par un système de subventions publiques aux produits de base, qui se révèle de plus en plus coûteux. Mais une réduction de ces subventions, qui entraînerait une hausse des prix, pourrait provoquer de nouveaux troubles, selon des responsables. Peine de mort pour 700 islamistes, dont le chef des Frères musulmans Par ailleurs, un tribunal égyptien a condamné hier à mort près de 700 islamistes, dont le chef des Frères musulmans. Mais il a commué en prison à vie la plupart des peines capitales prononcées en mars pour près de 500 autres. Avant le verdict, plusieurs proches ont assuré que les condamnés n'avaient rien à voir avec les manifestations pro-Frères musulmans de Minya, dans lesquelles au moins un policier avait été tué dans l'attaque d'un commissariat, au coeur du procès. Sur les quelque 1200 accusés, seuls environ 200 sont emprisonnés, les autres étant en fuite ou ayant été libérés sous caution. Ils sont tous accusés, à divers degrés, d'avoir participé dans le gouvernorat de Minya aux manifestations pro-Morsi survenues le 14 août au moment où, au Caire. Condamné à mort hier pour avoir «incité» aux violences, Mohamed Badie, le «guide suprême» des Frères musulmans est également jugé au Caire dans plusieurs autres procès. Par ailleurs, un tribunal égyptien a interdit hier le mouvement du 6 avril. Le tribunal du Caire a rendu ce jugement après la plainte d'un avocat accusant le mouvement de diffamer le pays et de collusion avec des mouvements étrangers. Le leader du Mouvement du 6 Avril, Ahmed Maher, a été condamné à trois ans de prison en décembre pour avoir violé la nouvelle loi interdisant les manifestations sans le consentement du ministère de l'Intérieur.