Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mardi une résolution sur le Sahara occidental dans laquelle il a appelé à une solution qui "permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental" et s'est clairement prononcé contre la situation de statu quo sur la question sahraouie. Adoptée à l'unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité, la résolution 2152 (2014) a demandé aux deux parties au conflit (Front Polisario et Maroc) de poursuivre les négociations sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, ''sans conditions préalables et de bonne foi'', en vue de parvenir à ''une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'accords conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies''. Dans ce sens, l'organe de décision de l'ONU a appelé les deux parties au conflit à ''continuer à faire preuve de volonté politique et à travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d'engager des négociations plus résolues et plus axées sur le fond''. Pour le Conseil de sécurité, il s'agit de "mettre fin à l'impasse actuelle et d'aller de l'avant vers une solution politique''. En conséquence, la résolution du conseil a affirmé, par des termes clairs, que ''le statu quo n'est pas acceptable'' et qu'il est essentiel que ces négociations progressent. Des mesures ''indépendantes'' et ''crédibles'' pour les droits de l'homme Abordant la question des droits de l'homme, le conseil a souligné qu'il importait ''d'améliorer la situation des droits de l'homme au Sahara occidental'', encourageant les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des ''mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l'homme, en gardant à l'esprit leurs obligations découlant du droit international''. Par ailleurs, les 15 membres du conseil ont affirmé leur soutien à l'Envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et à l'action qu'il mène pour faciliter les négociations entre les parties, et se sont félicités, à cet égard, des initiatives qu'il a prises récemment et des consultations qu'il mène actuellement avec les parties et les Etats voisins. Dans le même contexte, ils ont également affirmé leur soutien au Représentant spécial du secrétaire général pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), Wolfgang Weisbrod-Weber. Dans ce sillage, le conseil a affirmé son ferme soutien aux efforts déterminés que font le secrétaire général de l'ONU et son Envoyé personnel pour qu'une solution soit trouvée à la question du Sahara occidental, et a demandé que les réunions de négociations reprennent et que les contacts soient renforcés. Prorogation du mandat de la MINURSO jusqu'au 30 avril 2015 Décidant de proroger le mandat de la MINURSO jusqu'au 30 avril 2015, le Conseil de sécurité a demandé au chef de l'ONU de lui faire régulièrement, et au moins deux fois par an, des exposés sur l'état et l'avancement des négociations tenues sous ses auspices, l'application de la présente résolution, les difficultés auxquelles se heurtent les opérations de la MINURSO et les mesures prises pour les surmonter, et de lui présenter un rapport sur la situation au Sahara occidental bien avant la fin du mandat de la MINURSO. Préalablement à l'élaboration et à l'adoption de cette résolution, le Conseil de sécurité avait pris connaissance, à la mi-avril en cours, du dernier rapport annuel du secrétaire général de l'ONU sur la question sahraouie dans lequel M. Ban Ki-moon a rappelé au conseil que le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation avec l'inscription du Sahara occidental sur la liste des territoires non-autonomes depuis 1963, et que les efforts entrepris par l'ONU grâce à son Envoyé personnel, à son Représentant spécial et à la MINURSO ''resteront extrêmement utiles jusqu'à l'instauration du statut définitif'' du Sahara occidental. Dans son rapport, le secrétaire général de l'ONU a invité les parties à reconnaître la ''nécessité urgente de progresser et à dialoguer sérieusement'' sur les deux questions clefs de l'orientation donnée par le Conseil de sécurité: le contenu d'une solution politique et la forme de l'autodétermination. Si, malgré cela, il n'y aura aucun progrès avant avril 2015, a avisé le chef de l'ONU dans son rapport, ''le moment sera venu d'inviter les membres du conseil à examiner complètement le cadre qu'il a fixé en avril 2007 pour le processus de négociation''.