Le gouvernement libyen a accusé vendredi le groupe islamiste Ansar al Charia d'avoir mené l'attaque contre le siège des services de sécurité à Benghazi qui a fait huit morts dans la matinée. Les huit victimes sont des soldats et des policiers, ont précisé des sources militaires, qui ont également fait état d'une quinzaine de blessés. "Des groupes armés, dont des militants d'Ansar al Charia et d'autres groupes criminels, ont attaqué avec des armes lourdes et légères le quartier général de la sécurité à Benghazi", a indiqué le gouvernement dans un communiqué. La fusillade, rythmée par de fortes explosions, a duré plus d'une heure vendredi avant que les forces spéciales libyennes ne parviennent à sécuriser le bâtiment, près du centre de la grande ville de l'est du pays. Les corps de deux soldats qui avaient été enlevés par les assaillants ont été retrouvés par la suite. Ils présentaient des signes de torture, a dit une source médicale. Des miliciens islamistes ont également attaqué le domicile du chef des services de sécurité, le colonel Ramadan al Wahichi, mais ce dernier n'a pas été blessé, a-t-on indiqué de source proche des services de sécurité. Les forces spéciales affrontent régulièrement des activistes islamistes à Benghazi, notamment ceux d'Ansar al Charia et de milices ou brigades d'ex-rebelles ayant participé au soulèvement contre Mouammar Kadhafi en 2011, qui refusent d'être désarmées. La plupart des pays ont fermé leur consulat à Benghazi depuis la mort de l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye dans la capitale de la Cyrénaïque lors d'une attaque des islamistes en septembre 2012. En décembre dernier, c'est aussi à Benghazi qu'avait eu lieu le premier attentat-suicide sur le sol libyen depuis la chute du colonel Kadhafi. Treize personnes avaient été tuées près d'une base de l'armée. Mardi, un kamikaze a tué deux autres personnes devant un camp des forces spéciales. Les alliés occidentaux et arabes de Tripoli s'efforcent de former les forces armées libyennes mais celles-ci ne sont pour le moment pas en mesure de tenir tête aux milices lourdement armées qui utilisent souvent la force pour faire entendre leurs revendications.