Un soldat et un policier ont été tués par balles, lors d'incidents séparés, avant-hier, à Benghazi, dans l'Est libyen, dans un nouvel épisode des attaques quasi quotidiennes visant l'armée et la police, selon une source hospitalière. Selon la porte-parole de l'hôpital al-Jala à Benghazi, Fadia al-Barghathi, le soldat et le policier ont été tués dans l'après-midi par balles. Une source au sein des services de sécurité a ajouté que les deux hommes étaient en service quand ils ont été assassinés. Jeudi soir, trois soldats avaient été grièvement blessés dans une nouvelle attaque contre l'armée à Benghazi, deuxième ville du pays, qui avait été le théâtre ces derniers jours de heurts meurtriers entre l'armée et le groupe salafiste jihadiste d'Ansar Asharia. Ces affrontements avaient fait jeudi trois morts parmi les soldats. Un quatrième soldat avait été tué par balles le matin dans la ville. Pour dénoncer les violences, plusieurs centaines d'habitants de Benghazi, ont manifesté vendredi pour exprimer aussi leur soutien aux forces régulières et dénoncer l'extrémisme. Cette manifestation a été émaillée d'un incident, quand un inconnu a jeté une bombe artisanale à proximité des manifestants. L'explosion a provoqué un blessé léger et l'évanouissement de deux femmes et d'un homme, selon le journaliste. Cet incident n'a pas découragé d'autres habitants de la ville à se joindre à la manifestation, devant l'hôtel Tibesti au centre de Benghazi, selon la même source. Dans le sud du pays, relativement épargné jusqu'ici par les violences, au moins dix personnes ont été tuées et quinze blessées, selon un bilan provisoire, après l'explosion jeudi d'un dépôt d'armes et de munitions à Brak al-Chati (650 km au sud de Tripoli), selon le gouverneur militaire de la région sud, Mohamed al-Dhahbi. Selon des sources concordantes, cette attaque serait motivée par le vol. Le porte-parole de l'armée, Ali al-Cheikhi, a indiqué que la situation était dangereuse près du dépôt, précisant qu'un périmètre de sécurité avait été mis en place. Le feu se propage d'un compartiment à l'autre provoquant l'explosion de munitions, a-t-il dit. M. Cheikhi a souligné que le bilan pourrait s'alourdir, dans la mesure où plusieurs personnes sont portées disparues. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités de transition peinent à mettre en place une armée et une police professionnelles leur permettant d'asseoir leur pouvoir et de maintenir l'ordre dans ce pays en proie à l'anarchie.
Explosion d'un dépôt d'armes faisant 40 morts L'explosion d'un dépôt de munitions dans le Sud libyen a fait plus de 40 morts la veille, a annoncé un responsable des forces de sécurité. A Benghazi, dans l'est du pays, quatre soldats ont été tués dans de nouveaux affrontements entre l'armée et des miliciens islamistes. A Brak al Chati, près de la ville de Sebha, dans le Sud désertique, une quarantaine de personnes, des Libyens et des étrangers, ont pénétré dans un dépôt de l'armée pour voler des munitions lorsqu'une explosion s'est produite. Le bilan d'une quarantaine de morts pourrait s'alourdir car le site était toujours durant la nuit la proie des flammes, a dit le responsable. A Benghazi, capitale de la Cyrénaïque, trois militaires ont péri dans les combats qui ont éclaté lorsqu'une voiture remplie d'armes et d'explosifs a été stoppée à un barrage, a déclaré Wanis Boukhmada, commandant des forces spéciales de l'armée dans la ville. Les miliciens islamistes qui se trouvaient dans le véhicule étaient également en possession d'une forte somme en argent liquide. Jeudi matin, un militaire a également été abattu par des inconnus dans un autre secteur de la ville.
"Nous sommes aussi musulmans" Des responsables de l'armée sont intervenus à la télévision nationale pour demander aux islamistes et à tous les miliciens de rendre les armes et d'engager le dialogue. "Frères d'Ansar al Charia, vous êtes musulmans et nous le sommes aussi. Nous n'avons pas de divergences sur la religion mais ne cherchez pas à imposer quelque chose qui n'a rien à voir avec cette religion", a dit Salah Obeïdi, commandant des forces armées dans l'Est.
Nombreuses milices Le pouvoir de transition mis en place à Tripoli depuis la chute de Mouammar Kadhafi fin 2011 peine à imposer son autorité aux nombreuses milices combattantes issues de la révolution et aux groupes islamistes présents dans le pays.