Au moins 33 personnes ont été tuées en Irak en 24 heures, notamment dans une attaque contre des pèlerins au nord de Bagdad et des bombardements sur Fallouja, une ville tenue par des insurgés, ont indiqué dimanche des responsables. Ces violences interviennent alors que le décompte des votes se poursuivait pour les élections du 30 avril, les premières législatives depuis le départ des troupes américaines fin 2011, après huit ans de présence en Irak. Plus de 3.000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année dans les pires violences depuis 2008 quand le pays sortait d'une sanglante guerre confessionnelle. Dans la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad, tombée début janvier sous le contrôle des combattants anti-gouvernementaux, dont des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), au moins onze personnes ont été tuées dans des bombardements, qui ont également fait quatre blessés, selon une source médicale. Ces bombardements, dont l'origine n'était pas connue dans l'immédiat, ont commencé samedi soir et se poursuivaient dimanche, touchant plusieurs secteurs de la ville. Outre Fallouja, les insurgés contrôlent des secteurs de Ramadi, 40 km plus à l'ouest, dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar. Les violences ont été déclenchées le 30 décembre par le démantèlement à Ramadi, chef-lieu d'Al-Anbar, d'un camp de protestataires sunnites anti-gouvernementaux, se plaignant d'être discriminés par les autorités dominées par les chiites. Au nord de Bagdad, des insurgés ont attaqué un bus de pèlerins chiites samedi soir, faisant 11 morts et 21 blessés, selon la police et un médecin. 60% de participation aux élections Les pèlerins revenaient de Samarra quand une bombe posée en bord de route a explosé au passage du véhicule à la périphérie de Balad. Des assaillants ont par la suite ouvert le feu sur le véhicule. Les pèlerins avaient participé aux commémorations marquant la mort de l'imam Ali al-Hadi, le 10e des 12 imams vénérés par les fidèles chiites. Son corps se trouve dans une tombe vénérée à Samarra où repose également son fils Hassan al-Askari, le 11e imam. Une deuxième attaque a également eu lieu samedi soir. La police a découvert les corps de huit personnes, tous membres d'une même famille à l'intérieur de leur maison dans un secteur à prédominance sunnite au sud-est de Bagdad, ont indiqué des responsables de la sécurité et la santé. On ignorait pour le moment les raisons de l'attaque et l'identité des assaillants. Par ailleurs dimanche, deux personnes ont été tuées dans la capitale et ses environs par une fusillade et l'explosion d'une voiture piégée, tandis qu'un soldat périssait dans une attaque suicide à Mossoul (nord). Ces nouvelles violences sont survenues quelques jours après les élections législatives, marquées par un taux de participation de 60% et des violences. Celles-ci sont notamment alimentées par le conflit en Syrie voisine et par le mécontentement de la minorité sunnite en Irak, qui s'estime discriminée par les forces de sécurité et les autorités dominées par les chiites. A l'issue du scrutin de mercredi, le Premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite, s'est dit optimiste sur ses chances d'être reconduit pour un 3e mandat. Néanmoins, en raison des tractations entre groupes politiques après la publication des résultats, qui ne sont pas attendus avant la mi-mai, la formation d'un gouvernement prendra du temps.