Au moins dix-neuf personnes sont mortes mardi dans une série d'attentats à la voiture piégée dans des quartiers chiites de Bagdad, ont indiqué des responsables de sécurité et des sources médicales. Sept voiture piégées ont détoné dans différents quartiers de la capitale à une heure de grande affluence, et ont également fait 59 blessés, selon les mêmes sources. Deux voitures piégées ont explosé près d'un QG de la police à Baladiyat, dans l'est de la ville. Les autres explosions ont touché les quartiers de Jamila, Sadr City, Our, et Karrada. Les attentats n'avaient pas été revendiqués à la mi-journée, mais par le passé des groupes d'insurgés sunnites ont organisé ce genre d'attaques coordonnées contre des quartiers majoritairement chiites. L'Irak est endeuillé quotidiennement par des attaques et des attentats qui tuent en moyenne 25 Irakiens chaque jour, un niveau proche de celui de 2008, lorsque le pays sortait à peine d'un conflit confessionnel sanglant, après l'invasion américaine de 2003. Les autorités imputent la violence qui touche l'ensemble du pays à des facteurs extérieurs, au premier rang desquels la guerre en Syrie voisine. Mais diplomates et experts affirment que les violences sont surtout alimentées par la colère de la minorité sunnite, qui s'estime marginalisée et maltraitée par les autorités. Par ailleurs, le décompte des votes des élections législatives du 30 avril, les premières depuis le départ des troupes américaines, est toujours en cours. Le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki reste le favori pour décrocher un troisième mandat, malgré un bilan mitigé et la multiplication des violences, mais la formation d'un gouvernement pourrait prendre au moins plusieurs semaines. Des responsables de sécurité ont exprimé leur inquiétude quand à un processus si long, craignant que des insurgés n'exploitent la fragilité politique pour multiplier encore les attaques. Plus de 3.300 personnes sont mortes en Irak depuis le début de l'année.