Le président russe Vladimir Poutine soutient la médiation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en vue d'une désescalade de la crise en Ukraine, a annoncé hier l'organisation. Celle-ci s'était entretenue au préalable par téléphone avec M. Poutine. «Dans un appel téléphonique, le président russe Vladimir Poutine a déclaré (au président de l'OSCE Didier Burkhalter) que la Russie soutenait la feuille de route et l'engagement de l'OSCE en Ukraine», a indiqué l'organisation dans un communiqué. L'acceptation de M. Poutine signifie que le plan de l'OSCE a reçu des «réponses positives» de la Russie, de l'Ukraine, de l'Union européenne et des Etats-Unis, a souligné l'organisation. La feuille de route de l'OSCE, élaborée la semaine dernière, «indique une voie pragmatique pour passer d'une logique d'escalade vers une logique de coopération et de renforcement de la stabilité sur le terrain». Elle est axée sur «le non-recours à la violence, le désarmement, le dialogue national et des élections, et veut apporter un soutien au gouvernement ukrainien dans la mise en place d'un environnement propice à l'organisation d'élections libres et honnêtes dans l'ensemble du pays le 25 mai», a ajouté l'OSCE. La première démarche de l'OSCE dans le cadre de cette feuille de route a consisté en la nomination du diplomate allemand Wolfgang Ischinger en tant que médiateur dans les discussions auxquelles participeraient le gouvernement ukrainien, le Parlement et les régions. Le refus de Kiev de dialoguer avec le sud-est du pays entrave la désescalade de la tension en Ukraine, a estimé hier la diplomatie russe à l'issue d'un entretien entre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine et le chef de la délégation de l'UE à Moscou Vygaudas Ušackas. «Côté russe, il a été souligné que le refus des autorités actuelles de Kiev d'engager un dialogue effectif avec les représentants des régions, notamment avec le sud-est de l'Ukraine, constituait un sérieux obstacle sur la voie de la désescalade et de la réconciliation dans le pays», lit-on dans le communiqué. «Moscou espère que, conformément aux ententes enregistrées le 17 avril dernier à Genève et à la feuille de route préparée par le président en exercice de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) Didier Burkhalter, les partenaires européens et américains useront de leur influence sur les autorités en place à Kiev pour que les questions de l'organisation de l'Etat et du respect des droits des régions fassent l'objet d'une discussion dans l'immédiat, notamment avant l'élection présidentielle prévue le 25 mai», souligne le ministère russe des Affaires étrangères. Combats entre les forces d'autodéfense et la Garde nationale Sur le terrain, les forces d'autodéfense de Donetsk combattent les unités de la Garde nationale d'Ukraine aux abords de la ville de Kramatorsk (est), a annoncé hier à RIA Novosti un porte-parole de l'état-major d'autodéfense de Slaviansk. «Nos unités sont engagées dans un combat avec la Garde nationale aux abords de la ville de Kramatorsk», a déclaré l'interlocuteur de l'agence. Et d'ajouter qu'un blindé de la Garde nationale avait été touché, mais qu'on ignorait pour le moment s'il y avait des victimes et des blessés. Kramatorsk avec ses quelque 160 000 habitants figure parmi les plus grandes villes de la région de Donetsk, épicentre des protestations dans le sud-est de l'Ukraine. Auparavant, les affrontements entre les combattants des forces d'autodéfense locales et les policiers et militaires de Kiev ont fait plusieurs dizaines de morts.