Le sélectionneur des Pays-Bas Louis van Gaal observe depuis 25 ans la même devise pour tirer le meilleur de ses joueurs: "exciter, provoquer, aimer" et espère que cette méthode lui permettra de "remporter la prochaine Coupe du monde". Celui qui mettra fin à ses fonctions de sélectionneur au terme du Mondial-2014, pour devenir entraîneur de Manchester United, estime surtout être "un formateur, un éducateur". Et au Brésil, l'équipe Oranje, très rajeunie par rapport à celle qui avait atteint la finale de la Coupe du monde sud-africaine, portera sa griffe. Le coach néerlandais n'hésite jamais à préférer un jeune joueur à une star confirmée. "Le nom et le palmarès ne comptent pas. Seuls la forme du moment et le talent m'intéressent", note celui qui n'hésite jamais à "entrer en conflit avec des joueurs pour les faire progresser". "Je les provoque, mais je les aime", répète-t-il souvent. Résultat: il a permis à de nombreux joueurs de se révéler au plus haut niveau. La génération Davids, Kluivert, de Boer, Seedorf à l'Ajax dans les années 90, c'est l'enfant de Van Gaal. Plus tard, il permettra aussi à des joueurs comme Piqué, Xavi, Iniesta, Alaba et autre Müller de se révéler. Mentor de Mourinho et Guardiola "J'ai été professeur d'éducation physique. J'ai toujours aimé travailler avec les jeunes", rappelle-t-il. Comme coach à Barcelone, il a aussi été le mentor du jeune José Mourinho. C'est lui aussi qui avait fait de Pepe Guardiola le capitaine du Barça. "Je lui ai dit: "Il faut que tu sois mon capitaine. Il ne voulait pas, mais j'ai insisté. Je veux que ce soit toi, car tu as la même vision du jeu que moi"", raconte le sélectionneur. Au Brésil, Van Gaal alignera des jeunes comme Clasie, Blind, Cillessen, Janmaat, Veltman, De Vrij, Martins Indi, etc. Des joueurs encore inconnus au niveau international mais en qui Van Gaal croit "dur comme fer". En deux ans, l'ex-entraîneur de l'Ajax, de Barcelone et du Bayern notamment à "tout reconstruit", estime-t-il. Les Oranje ont survolé leur groupe qualificatif, inscrivant 34 buts (en dix matches) contre la Turquie, la Roumanie, la Hongrie, l'Estonie et Andorre. Neuf victoires et un match nul durant lesquels les Néerlandais n'ont concédé que cinq buts. "C'est ma principale satisfaction", déclare Van Gaal qui avait fait de la défense son principal chantier. La charnière centrale Heitinga-Mathijsen a été sacrifiée suite à l'Euro-2012 catastrophique. La défense est désormais composée le plus souvent de Janmaat, De Vrij, Martins Indi et Blind: 21 ans de moyenne d'âge ! Si la défense a été modifiée du tout au tout, Van Gaal a aussi abandonné le 4-3-3 cher au coeur des supporteurs bataves au profit d'un 5-3-2 "plus solide défensivement". Durant les qualifications, seuls Robin van Persie et Arjen Robben ont fait office d'incontournables. En revanche, Van Gaal n'pas hésité à se passer régulièrement d'ex-cadres tels Rafael van der Vaart, Nigel de Jong ou Wesley Sneijder. Ce dernier a même perdu son brassard de capitaine au profit de Van Persie et pourrait en outre être écarté du onze type au Brésil, "s'il ne redevient pas le formidable joueur qu'il était il y a quatre ans", note le sélectionneur. Une nouvelle provocation à l'égard d'un joueur adulé au plat pays ? "Mes joueurs, je les provoque, je les excite mais, surtout, je les aime", assure Van Gaal.