L'euro se stabilisait face au dollar mercredi, dans un marché peu enclin à modifier ses positions dans l'attente d'une éventuelle action de la Banque centrale européenne (BCE) et avant les minutes de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 09H30 GMT (11H30 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3707 dollar, contre 1,3701 dollar mardi vers 21H00 GMT. L'euro reculait face à la monnaie nippone, à 138,44 yens - tombant même vers 06H45 GMT à 138,23 yens, un nouveau plus bas en trois mois et demi - contre 138,82 yens mardi soir. Le dollar aussi reculait face à la devise japonaise, à 100,99 yens - après avoir atteint vers 06H45 GMT 100,82 yens, son niveau le plus faible en trois mois et demi - contre 101,32 yens mardi. "Dans l'ensemble, les marchés manquent toujours d'une impulsion majeure pouvant engendrer des mouvements significatifs dans un sens ou l'autre", notait Markus Huber analyste chez Peregrine & Black. En effet, un calendrier macroéconomique très léger en zone euro comme aux Etats-Unis en ce milieu de semaine accentuait le ton hésitant des échanges, qui se cantonnaient à des fourchettes d'évolution restreintes. De plus, comme le mettait en avant M. Huber, de nombreux courtiers préféraient "rester sur la touche en attendant la tenue de l'élection présidentielle en Ukraine prévue ce weekend". Pour sa part, l'euro restait sous pression, dans un marché qui anticipait une action de la BCE début juin, afin de stimuler l'économie de la zone euro et peser sur une monnaie unique jugée trop forte et dommageable pour la balance commerciale européenne. Le président de la BCE, Mario Draghi, a récemment indiqué que l'institution était "à l'aise" à l'idée d'agir lors de cette prochaine réunion de politique monétaire. Et Yves Mersch, un des directeurs de la Banque centrale, a déclaré en début de semaine que la possibilité de voir la BCE agir début juin à la suite d'une inflation basse persistante en zone euro avait "considérablement augmenté". Les investisseurs envisagent donc une éventuelle nouvelle baisse des taux de l'institution ou encore la mise en place d'un programme de rachats d'actifs comme aux Etats-Unis, au Japon et au Royaume-Uni, des mesures qui rendent l'euro moins attrayant pour les investisseurs spéculatifs car moins rémunérateur et diluent sa valeur. Outre-Atlantique, les cambistes regarderont de près ce mercredi les minutes de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) tenue fin avril. Un responsable de la Réserve fédérale américaine (Fed) a estimé mardi que l'évolution de l'économie américaine pourrait conduire la Fed à relever les taux "dès que possible". La hausse du billet vert est restée limitée par le net sursaut du marché obligataire aux Etats-Unis récemment, qui évoluait proche de sommets plus atteints depuis octobre pour les bons du Trésor à 10 ans et depuis juin pour ceux à 30 ans. La détente des taux du marché obligataire se traduit mécaniquement par une baisse des gains engrangés par les investisseurs et tend à peser sur la valeur de la devise. Vers 09H30 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 81,15 pence pour un euro, atteignant même vers 09H30 GMT 81,02 pence, un nouveau sommet depuis début janvier 2013, soutenue par de nouveaux signes d'amélioration de la reprise de l'économie au Royaume-Uni. La monnaie britannique montait aussi face au billet vert, à 1,6892 dollar pour une livre. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,2218 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,8913 franc suisse pour un dollar. L'once d'or valait 1292,94 dollars, contre 1295,80 dollars mardi soir.