Englués dans une crise politique et économique qui n'en finit plus, les Grecs espèrent mettre leurs soucis de côté le temps du Mondial au Brésil et célébrer les succès de leur sélection. C'est en tout cas ce qui anime le Portugais Fernando Santos, à la tête de leur équipe nationale depuis 2010. "Tout le monde sait que je porte la Grèce dans mon coeur et que je continuerai à espérer que le pays sorte de la crise économique le plus vite possible, expliquait le technicien de 59 ans en mai à l'antenne de Super Sport FM. Que les Grecs en soient persuadés, nous ferons tout ce qu'il est possible de faire pour les faire sortir dans la rue et faire la fête". Pour cela, Santos et ses hommes veulent s'inspirer du miracle de l'Euro-2004, quand la sélection emmenée par l'Allemand Otto Rehhagel s'était hissée jusqu'en finale, où elle avait battu à la surprise générale le Portugal, pays-hôte. Surfant sur ce sacre inattendu, la Grèce a participé à cinq grandes compétitions ces dix dernières années, avec des résultats qui lui ont permis de se maintenir dans le top-15 mondial. Elle occupe actuellement le 10e rang. 'Exploiter nos forces' Les Grecs se sont qualifiés pour le Mondial brésilien en éliminant la Roumanie en novembre en matches de barrage, après avoir terminé deuxièmes de leur groupe de qualification derrière la Bosnie. Face aux Roumains, la délivrance était venue de Kostas Mitroglou, auteur de trois buts sur les deux matches. Reste à savoir si l'attaquant de Fulham, en délicatesse avec un genou et qui n'a joué que trois matches depuis janvier avec le club anglais, sera à 100% au Brésil. Avec une formation plus offensive que celle de Rehhagel, Fernando Santos espère offrir plus de spectacle que lors des deux seules apparitions grecques en Coupe du monde: aucun but et aucune victoire en 1994, un seul succès en 2010... "La méthode sur laquelle se fonde notre jeu ne va pas changer. Vous ne changez pas une formule gagnante. Mais il y aura sûrement des ajustements à faire pour profiter des faiblesses de nos adversaires et exploiter nos forces", explique Santos. Depuis la double confrontation face à la Roumanie en novembre, la Grèce n'a disputé qu'un match amical, soldé par une défaite surprise (2-1) en mars à la maison contre la Corée du Sud. Léthargiques, bousculés en défense et inexistants en attaque, les Grecs avaient perdu tous leurs repères. Mais pas de quoi affoler Santos, persuadé que son équipe arrivera au top de sa forme au Brésil, pour relever le défi d'un groupe C formé par la Côte d'Ivoire, la Colombie et le Japon. "Nous allons affronter trois équipes de continents différents, avec des cultures et des caractéristiques différentes, souligne le sélectionneur. Je respecte nos rivaux mais je suis certain qu'ils savent que la Grèce est un adversaire difficile. Nous savons que les choses ne seront pas faciles dans ce groupe serré, mais nous avons foi dans notre objectif, nous qualifier pour le tour suivant".