Des combats et des explosions ont fait au moins deux morts mercredi à Tripoli, la capitale libyenne, alors que le général rebelle Khalifa Haftar bénéficiait d'un nouveau ralliement à son offensive contre les islamistes. Il n'était pas possible de dire qui combattait contre qui. Pour ajouter à la confusion, l'agence de presse Lana a annoncé que le ministère de l'Intérieur s'était rallié au général Haftar, information démentie quelques minutes plus tard par le ministre de l'Intérieur par intérim. Des habitants de Tripoli ont fait état de plusieurs fortes explosions d'origine inconnue mercredi à l'aube près de la caserne de Yarmouk, dans le quartier de Salaheddine. Auparavant, le chef de la défense aérienne, Djouma al Abani, avait publié un message vidéo annonçant son ralliement à l'opération "Dignité" du général Haftar. D'intenses combats impliquant des batteries anti-aériennes montées sur des camions ont également été signalés dans la nuit de mardi à mercredi près d'un camp militaire à Tadjoura, dans l'est de la ville. La situation était calme à l'aube. Ces affrontements ont fait au moins deux morts, originaires du Mali, dit-on au ministère de la Santé. A Benghazi, dans l'est du pays, trois ingénieurs chinois ont été enlevés mardi sur le site où ils travaillaient, a annoncé l'agence Chine nouvelle. L'un des trois a ensuite été blessé par balles. Il est mort à l'hôpital. Ses deux collègues ont été libérés. INACCEPTABLE Pays à forte composante tribale, la Libye ne parvient pas à sortir du chaos depuis le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011. Les autorités provisoires se sont révélées incapables de mettre au pas les milices armées issues de cette révolution. Dimanche, des miliciens disant soutenir le général Haftar ont pris d'assaut le siège du Congrès général national (CGN, parlement). Les combats avec d'autres groupes armés ont duré six heures sur la route de l'aéroport. Le général à la retraite, ancien proche de Kadhafi, a annoncé le lancement d'une campagne contre les islamistes à Benghazi, la grande ville de l'est de la Libye. Plusieurs milices se sont ralliées à lui. Dans le but d'apaiser les tensions, la commission électorale a proposé d'organiser des législatives le 25 juin. Le gouvernement a demandé au CGN de suspendre ses travaux jusqu'à ces élections et d'annuler la désignation, qui s'est faite dans des conditions contestées, de l'homme d'affaires Ahmed Maïtik au poste de Premier ministre. Il a invité mercredi les conseils locaux à travers le pays à appuyer sa proposition. "Nous exhortons tous les chefs des conseils locaux à étudier cette proposition dès que possible", a déclaré le gouvernement dans un communiqué. Ahmed Maïtik est originaire de Misrata, localité de l'ouest du pays où les Frères musulmans sont influents, ce qui le rend inacceptable pour les adversaires des islamistes.