L'euro perdait un peu de terrain face au dollar mercredi, dans un marché sans grand élan et toujours empreint de spéculations sur de nouvelles mesures d'assouplissement de la Banque centrale européenne (BCE). Vers 09H00 GMT (11H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,3619 dollar, contre 1,3634 dollar mardi vers 21H00 GMT. La monnaie unique était tombée mardi en séance à 1,3613 dollar, son niveau le plus faible depuis mi-février. L'euro baissait également face à la monnaie nippone, à 138,71 yens contre 139,03 yens mardi soir. Le dollar aussi reculait un peu face à la devise japonaise, à 101,85 yens contre 101,96 yens mardi. L'euro restait sous la pression d'attentes d'un geste de la BCE pour stimuler la relance économique et contrer le faible niveau de l'inflation dans la zone euro. A l'issue d'un forum sur la politique monétaire organisé au Portugal, les banquiers centraux européens se sont à nouveau montrés prêts à agir tout en restant évasifs sur l'arsenal à déployer. "Nous sommes conscients du risque d'une période prolongée d'inflation basse, qu'elle soit engendrée par des facteurs internes ou externes", a relevé mardi le président de l'institution de Francfort Mario Draghi. Le choc des élections européennes de dimanche, marquées par une poussée des europhobes, a fourni des arguments supplémentaires aux gardiens de l'euro pour intervenir: "les électeurs ont décroché, ils attendent de nous de meilleures réponses à leurs questions sur la croissance", a reconnu M. Draghi. "La question principale aujourd'hui, c'est le timing", a-t-il ajouté après avoir clairement indiqué début mai que la BCE était "à l'aise" avec l'idée d'agir lors de sa prochaine réunion mensuelle le 5 juin. Pour Simon Smith, analyse chez FxPro, "il ne fait aucun doute que des actions monétaires vont être prises" la semaine prochaine pour soutenir la reprise et lutter contre les risques de déflation en zone euro. "Les deux inconnues sont la forme et l'impact" de ces actions, notait M. Smith, pour qui elles pourraient comprendre un assortiment de mesures, comme un taux de dépôt en territoire négatif et d'éventuels rachats d'actifs. Ces mesures pèsent sur le cours de l'euro car elles tendent à rendre la monnaie moins rémunératrice et à la diluer, ce qui la rend moins attrayante pour les investisseurs. Le billet vert restait pour sa part soutenu par la publication mardi de plusieurs indicateurs américains jugés encourageants sur la vigueur de la reprise de la première économique mondiale. Les commandes de biens durables ont poursuivi de façon inattendue leur augmentation pour le troisième mois consécutif en avril, les prix des logements aux Etats-Unis ont augmenté en mars pour le 26e mois consécutif, et enfin, le moral des ménages s'est légèrement amélioré en mai. Le dollar bénéficiait également d'une forte demande de la part des groupes importateurs japonais, relevaient mercredi des analystes à Tokyo, où l'attention se tournait à nouveau vers la Banque du Japon (BoJ), objet de nouvelles spéculations sur un éventuel assouplissement supplémentaire de sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion dans deux semaines. Vers 09H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro, à 81,22 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,6767 dollar pour une livre. La devise suisse restait quasi stable face à l'euro, à 1,2228 franc pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,8979 franc pour un dollar - après avoir atteint vers 08H40 GMT 0,8981 franc, son niveau le plus faible depuis mi-février. L'once d'or valait 1264,60 dollars, contre 1275,50 dollars mardi soir.