Plus de 1000 immigrants subsahariens ont tenté mercredi de franchir la frontière séparant le Maroc de Melilla. Environ 500 sont parvenus à entrer dans l'enclave espagnole lors de l'un des assauts les plus massifs depuis 2005, selon les autorités locales. "Vers 06h00, il y a eu un assaut dans la zone de Barrio Chino. Environ 1000 personnes ont tenté (de passer) et un peu moins de 500 ont réussi", a indiqué un porte-parole de la préfecture de Melilla. "Ils venaient par vagues" jusqu'à la triple frontière grillagée, de sept mètres de haut et onze kilomètres de long, qui forme un demi-cercle autour de la ville méditerranéenne de Melilla, sur la côte nord du Maroc. Les migrants qui sont parvenus à franchir la frontière se sont ensuite dirigés vers le centre d'accueil gouvernemental, déjà débordé. "Certains ont été soignés pour des blessures légères dans l'infirmerie du Ceti", le centre d'accueil, a expliqué le porte-parole. Après cet assaut, le secrétaire d'Etat à la Sécurité Francisco Martinez a annulé un voyage, prévu mercredi aux Îles Baléares, pour se rendre à Melilla. Forte pression migratoire Le 18 mars, environ 500 immigrants subsahariens avaient pénétré dans l'enclave, débordée par une forte pression migratoire. Le 6 février, une tentative d'entrée dans l'autre enclave espagnole au Maroc, Ceuta, avait tourné au drame lorsque 15 migrants étaient morts noyés. Le gouvernement espagnol avait été vivement critiqué pour la riposte de ses forces de l'ordre. Elles ont depuis reçu pour consigne de ne plus utiliser de balles en caoutchouc pour repousser les assauts dans les deux enclaves. Parallèlement, les tentatives d'entrée sur le sol espagnol se sont multipliées. Melilla et Ceuta constituent les deux seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe, plaçant l'Espagne parmi les pays les plus touchés par l'immigration clandestine.