Le harcèlement professionnel peut s'exercer entre collègues de même niveau hiérarchique. Mais, le plus souvent, il est le fait d'un supérieur sur son subordonné ; pour celui qui en est la victime, l'enjeu est alors important et les conséquences souvent dramatiques. Les stratagèmes du «harceleur» Ce qui rend le «harceleur» particulièrement nuisible, c'est qu'il n'agit jamais à découvert et exerce son impitoyable violence à «bas bruit». Avant même d'avoir compris ce qui lui arrive, sa victime ne peut plus s'exprimer, ni se défendre car ce qu'elle subit est impalpable, indicible.En public, le «harceleur» use de son charme et de ses grandes facultés d'adaptation pour gagner l'auditoire et provoquer sa victime en toute impunité, par petites touches à peine perceptibles : sous-entendus humiliants, humour sarcastique, faux-semblants de civilité, de brimades à répétition, agressions non verbales (gestes, regards méprisants, soupirs)...Ses propos, ses reproches sont souvent si flous qu'ils laissent la place à toutes les interprétations possibles ; il manie le demi-mensonge et le paradoxe à merveille et ne s'explique jamais directement sur rien. Il ne communique pas car lui seul sait ce qu'il y a à dire et à penser... Comment s'en sortir ? Refusez autant que possible de rester dans le flou : demandez des précisions sur les consignes ou les tâches qui vous sont assignées, si possible toujours en public et avec insistance. Dévoilez le sens caché des allusions «avec humour», notez par écrit les provocations, les brimades, et tout ce qui vous désarçonne avant que ça ne devienne trop confus.... Il faut également éviter l'isolement. Cherchez des alliances parmi vos collègues, sans en attendre de témoignages. Cherchez un appui du côté de la hiérarchie : le harceleur est souvent terrorisé par l'idée d'être découvert. Savoir que l'on est prêt à se défendre, que l'on a des appuis (ou du moins qu'on en cherche), peut considérablement freiner son action.