Le Comité du Conseil de sécurité de l'ONU chargé de la lutte contre le terrorisme va tenir dans les prochains mois une réunion spéciale sur la question des enlèvements contre rançons, et ce, dans le sillage de l'adoption récente par le Conseil d'une résolution exhortant les pays à cesser le versement de ces rançons aux groupes terroristes. Lors de sa réunion semestrielle tenue mercredi, au siège de l'ONU à New York, avec les présidents de ses trois Comités chargés de la lutte contre le terrorisme, le Conseil de sécurité leur a assigné deux nouveaux défis: les enlèvements contre rançons et le phénomène des combattants étrangers. --L'enlèvement contre rançon, une grave menace à la sécurité internationale-- Dans son intervention lors de cette rencontre, le représentant de la Grande-Bretagne à l'ONU, M. Michael Tatham, a indiqué que la menace du terrorisme était en pleine évolution et que le Conseil de sécurité devait donc prendre les devants pour la contrecarrer. Dans ce sens, il a affirmé que la résolution 2133 du Conseil se penchait sur l'une des tendances émergentes à savoir l'enlèvement contre rançon qui constitue, selon lui, '' une grave menace à la paix et la sécurité internationales''. La menace mondiale d'Al-Qaida n'a pas changé, a-t-il constaté, et le régime des sanctions reste de mise. Pour sa part, le représentant des Etats-Unis à l'ONU, M. Jeffrey Delaurentis, a noté que si les Comités anti-terrorisme du Conseil de sécurité ont fait un ''excellent travail'' pour promouvoir le respect des résolutions adoptées, il revient, cependant, au Conseil ''de se concentrer sur la question des enlèvements contre rançon et celle des combattants qui passent de frontière en frontière''. Il a également préconisé la nécessité d'une approche impliquant tout le système des Nations Unies face au paysage du terrorisme toujours changeant. Parmi d'autres actions, le représentant américain a cité la nécessité de faire du Comité contre le terrorisme ''un lieu de rencontres'' entre les Etats qui ont besoin d'une aide technique et ceux qui peuvent la leur apporter. Chaque pays, a-t-il poursuivi, doit identifier ses propres besoins et lacunes et tout le monde doit être ouvert au partage des informations. Quant au représentant de la Russie, M. Evgeny Zagaynov, il a déclaré que les événements récents montraient que le terrorisme constitue encore une menace à la paix et la sécurité internationales. A ce propos, il a affirmé que la violence en Syrie débordait maintenant sur l'Afrique et sur la région du Moyen-Orient tandis que les terroristes se servent des progrès les plus récents en matière de technologie de l'information et de la communication et exploitent les lacunes juridiques des Etats. ''Les risques émergents doivent être analysés et traités et les idéologies terroristes dénoncées, y compris par les médias'', a-t-il insisté. De son côté, la présidente du Comité contre le terrorisme, Mme Raimonda Murmokaite, a indiqué que sa direction exécutive avait tenu, en mai en cours, la toute première réunion annuelle des réseaux professionnels de la police des frontières, des services douaniers et des agences de renseignements pour renforcer la coopération dans le domaine du contrôle des frontières dans les régions du Sahel et du Maghreb. --Rôle de l'Algérie dans la sensibilisation de la communauté internationale-- A rappeler que le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté, en janvier dernier, une résolution exhortant les pays à cesser le versement de rançons aux groupes terroristes contre libération des otages et avait rappelé l'adoption du Mémorandum d'Alger sur les bonnes pratiques en matière de prévention des enlèvements contre rançon. Préoccupé par la multiplication des prises d'otages imputables à des groupes terroristes en vue d'obtenir des fonds ou des concessions politiques, le Conseil de sécurité a, ainsi, demandé aux pays de réfléchir aux moyens d'empêcher les terroristes de profiter directement ou indirectement de ces enlèvements et de faire en sorte que les otages soient libérés sains et saufs. L'Algérie ainsi que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne notamment, se sont employés, au cours de ces dernières années, à sensibiliser la communauté internationale sur la lutte contre le paiement de rançons exigées par les groupes terroristes en contrepartie de la remise en liberté des otages. Dans le cadre de cette lutte, rappelle-t-on, l'Algérie plaide particulièrement pour la criminalisation du versement de rançons en vue du parachèvement du dispositif légal international contre ce fléau.