L'occasion de la présentation du plan d'action du gouvernement par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l'Assemblée populaire nationale (APN) a été saisie par certains députés pour répondre à leurs collègues des partis de l'opposition. «On nous a traités de voleurs», s'est indigné un député du Rassemblement national démocratique (RND). A ceux qui demandent la dissolution de l'APN, il a lancé : «Ils n'ont qu'à quitter», qualifiant les députés de l'opposition de «délinquants politiques». Très critique à l'égard des partis de l'opposition, il a relevé que leurs préoccupations ne sont pas de portée politique et elles concernent des questions marginales, omettant les questions cruciales comme la situation sécuritaire aux frontières. Par ailleurs, le débat au sujet du plan quinquennal intéresse un grand nombre de députés puisque 325 se sont inscrits pour intervenir au cours des journées consacrées au débat. Hier, les questions ont porté essentiellement sur la gestion prudentielle des fonds de l'Etat, le contrôle des dépenses publiques, l'accélération du rythme de développement pour rattraper les retards accusés dans la réalisation de certains projets, la lutte contre la corruption, l'éducation, la violence scolaire, l'emploi, la santé et le projet du nouvel découpage administratif. Dans la matinée d'hier, ce sont les députés du RND et du FLN qui sont intervenus, plébiscitant le plan du gouvernement. Cependant, certains députés ont axé leurs interventions sur des problèmes locaux liés notamment à l'alimentation en eau potable, aux pratiques bureaucratiques. Une députée du parti FLN a demandé une baisse du prix de référence de cession des logements de l'OPGI, qui a été réduit à 12 000 DA. Le problème du chômage au Sud n'est pas encore réglé, a relevé, pour sa part, le député Mohamed Baba du groupe parlementaire du RND qui a accusé les entreprises sous traitantes de maintenir le chaos. Malgré les instructions du Premier ministre, en 2013, pour lever les entraves bancaires et améliorer l'octroi des crédits dans les wilayas du Sud, le même député a souligné que les contraintes persistent, empêchant les jeunes de lancer des projets. La sécurité, a-t-il averti, n'est pas «hypothéquée» par uniquement le volet sécuritaire mais aussi par l'économie, revendiquant au passage des solutions pour les réfugiés venant des pays du Sahel. La relance du développement dans les nouvelles wilayas doit tenir compte des vocations géographiques et socioéconomiques de chaque région, a-t-il insisté. Dans le sillage du nouveau découpage administratif, qui sera engagé cette année, il a proposé la création de nouvelles communes pour rapprocher l'administration locale des citoyens et la réalisation de nouvelles structures de santé et d'autres services. La Chambre basse du Parlement poursuivra jusqu'à jeudi le débat du plan d'action du gouvernement.