Au quatrième et dernier jour des débats autour du projet de loi portant loi de finances pour 2009, certains députés saisissent l'occasion de régler les comptes entre partis de l'opposition et ceux de l'alliance présidentielle. Noureddine Aït Hamouda, député du groupe parlementaire du RCD, n'est pas allé de main morte pour remettre en cause tous les chiffres avancés, notamment pour ce qui est de la lutte contre le chômage. Selon l'intervenant, "le vrai ennemi interne est celui qui ment au peuple". Cette intervention a déclenché un échange d'accusations entre le groupe parlementaire du RCD et ceux du RND et du FLN. Ainsi, Seddik Chihab, député du groupe parlementaire du RND, a mis en garde contre ce qu'il a appelé "le piège du colonialisme positif". Par ailleurs, le député est revenu sur la nécessité de coordonner le travail pour sortir de la dépendance des hydrocarbures et de la dépendance aux marchés extérieurs pour ce qui de l'approvisionnement en médicaments et en aliments de base.De son côté, le président de la commission des affaires juridiques et administratives, et également député du groupe parlementaire du FLN, Messaoud Chihoub, a souligné que ce n'est pas objectif de dire que tout a été fait ou que rien n'a été fait . Pour ce député, beaucoup a été fait et beaucoup reste à faire. Par ailleurs, il a assuré que toutes les propositions objectives seront prises en considération par la commission de l'APN chargée du dossier, en précisant que les propositions doivent concerner les articles figurant dans le projet de loi de finances pour 2009 et qu'elles ne conduisent pas à réduire les ressources.A comprendre par cette précision que la question de la nouvelle taxe sur les véhicules neufs rejetée par la majorité des députés durant quatre jours des débats ne sera probablement pas prise en considération, puisqu'elle a été introduite dans l'ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2008. Et pourtant, dans les coulisses de l'APN l'on affirme que la commission des finances de l'Assemblée compte proposer la réduction de ladite taxe à 1% au lieu de 5 à 15% du prix du véhicule. En outre, certains députés n'ont pas manqué d'appeler à la bonne gestion des dépenses publiques et la promotion de l'investissement. Ils ont évoqué, également, le développement local au niveau de leurs wilayas respectives comme c'est le cas d'un député du RND qui a tiré la sonnette d'alarme sur l'avenir de 18 000 hectares de terres agricoles au niveau de la wilaya de Guelma. Pour leur part, les députés du MSP ont relevé les insuffisances dans la gestion du dossier agricole "étant donné que l'Algérie n'a pas réussi à réduire la facture alimentaire". D'autres députés de l'ex-parti unique ont vivement critiqué la répartition des richesses et des projets d'investissement "qui n'est pas faite de manière équitable", diront-ils. Un député du FLN a appelé à lutter contre la corruption au niveau des administrations locales, et demande plus de contrôle de la part des pouvoirs publics. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui a assisté au débat, a été interpellé directement pour trouver des solutions en plus de celles déjà prises concernant la flambée des prix de matériaux de construction. Pour les députés du RCD, il y a un paradoxe dans ce projet de texte, notamment en ce qui concerne l'IRG et la TVA qui continuent à imposer les simples travailleurs, alors que certains secteurs économiques sont exonérés. Ils proposent que seul les secteurs avec une réel capacité de création de valeur ajoutée soit exonérés de l'impôt, comme le tourisme et la PME.