Réfugié en Russie, le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch s'exprimera aujourd'hui à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a indiqué une source proche de son entourage, citée par les agences russes. En rapport avec la crise en Ukraine, le Conseil de sécurité de l'ONU devait se réunir une nouvelle fois en fin de journée, hier, à huis clos ont indiqué des diplomates. Cette réunion informelle a été demandée par l'Ukraine, dont le représentant à l'ONU assistera aux discussions. Il s'agit de la cinquième réunion du Conseil sur ce dossier en dix jours. «La semaine va être très tendue à l'approche du référendum de dimanche», a commenté un diplomate du Conseil. Le parlement pro-russe de Crimée a convoqué ce référendum pour décider d'un rattachement éventuel de la péninsule à la Russie. Ce scrutin est jugé illégal par Kiev et les Occidentaux. Le Conseil de sécurité n'a pour l'instant pas réussi à adopter une position commune sur la crise ukrainienne. Moscou, membre permanent du Conseil, dispose d'un droit de veto et à ce titre peut bloquer toute prise de position de cette instance. C'est dans ce contexte et au regard de l'impasse ou se trouve le dossier ukrainien, que la Russie va faire des propositions aux Occidentaux pour un règlement de la crise en Ukraine, a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, cité par l'agence Itar-Tass. «Nous avons préparé (..) nos propres propositions. Elles visent à ramener la situation dans le cadre du droit international en tenant compte des intérêts de tous les Ukrainiens sans exception», a déclaré M. Lavrov, qui rencontrait hier le président Vladimir Poutine, selon l'agence. Indiquant que des propositions transmises par le secrétaire d'Etat américain John Kerry n'avaient pas satisfait Moscou, Sergueï Lavrov a semblé écarter le principe d'un groupe de contact auquel avaient appelé la chancelière allemande Angela Merkel et le président américain Barack Obama. Dans les propositions transmises à Moscou, «nous avons trouvé une conception qui semble-t-il ne nous convient pas vraiment, parce que tout y était formulé dans le sens d'un prétendu conflit entre la Russie et l'Ukraine et dans celui de la reconnaissance du fait accompli», a déclaré M. Lavrov, selon Itar-Tass. Les Occidentaux, Etats-Unis et Allemagne en tête, ont appelé ces derniers jours le président russe Vladimir Poutine à accepter la création d'un groupe de contact pour régler la crise ukrainienne. La présidence américaine a précisé vendredi qu'il s'agissait «d'un groupe de contact qui mènera le dialogue entre l'Ukraine et la Russie pour une désescalade de la situation et pour la restauration de l'intégrité territoriale de l'Ukraine». Pour sa part, le président ukrainien déchu Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie depuis sa destitution par le Parlement de Kiev le 22 février dernier, s'exprimera aujourd'hui à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a indiqué une source proche de son entourage, citée par les agences russes. «Il s'exprimera à Rostov-sur-le-Don, l'heure et l'endroit seront précisés plus tard», a déclaré cette source, sans autre détail. L'ex-président ukrainien, s'était déjà exprimé à Rostov-sur-le-Don le 28 février. Certains médias russes ont rapporté par la suite que M. Ianoukovitch, contraint de fuir l'Ukraine après un mouvement de contestation de trois mois, aurait été victime d'un accident cardiaque et serait hospitalisé à Moscou. Ces rumeurs n'ont jamais été confirmées. Le 28 février à Rostov-sur-le-Don, où il avait effectué sa première apparition en public depuis sa destitution, M. Ianoukovitch avait déclaré qu'il était toujours le chef de l'Etat ukrainien. «Personne ne m'a renversé. J'ai été contraint de quitter l'Ukraine en raison d'une menace directe sur ma vie et celle de mes proches», avait-il déclaré lors d'une conférence de presse.