L'euro repartait à la hausse vendredi face à un dollar plombé par des chiffres de l'emploi américain en décembre jugés décevants et de nature à alimenter des inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis. Vers 14H00 GMT (15H00 HEC), l'euro valait 1,3638 dollar contre 1,3606 dollar jeudi vers 22H00 GMT. L'euro était tombé jeudi à 1,3549 dollar, son plus bas en cinq semaines. La monnaie unique européenne se stabilisait face à la devise nippone, à 142,55 yens contre 142,58 yens jeudi soir. Le dollar repartait à la baisse face à la monnaie japonaise, à 104,53 yens contre 104,79 yens jeudi. Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour décembre sont "bien en dessous des attentes", la première économie mondiale ayant créé 74.000 emplois nets contre les quelque 197.000 escomptés, commentait Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com. Dans le même temps, le taux de chômage a baissé de façon inattendue, de 7% à 6,7%, mais du fait d'une baisse du pourcentage de la population active "à son plus bas niveau depuis 1978", relevait Mme Brooks. Ainsi, si le taux de chômage baisse en direction du niveau de 6,5% à partir duquel la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait relever ses taux d'intérêt, le fait que cette baisse soit due à un recul de la population active et non à des créations d'emploi était de nature à alimenter des inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique américaine. Pour certains observateurs, une telle situation pourrait pousser la Fed à freiner la diminution annoncée le mois dernier des rachats d'actifs massifs de la banque centrale américaine. La Fed avait en effet décidé en décembre de commencer début 2014 à réduire le montant des injections massives de liquidités dans le système financier américain auxquelles elle procède chaque mois, de 85 à 75 milliards de dollars. Ces mesures ont pour but de stimuler l'activité économique mais ont pour effet collatéral de diluer la valeur du billet vert. Ainsi toute diminution de ce programme tend à rendre le dollar plus attrayant pour les investisseurs spéculatifs mais la perspective de son maintien pèse sur la monnaie américaine. Les cambistes restaient tout de même prudents vis-à-vis de l'euro, alors que la monnaie unique européenne a été ballottée jeudi au gré de commentaires du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. L'euro avait ainsi plongé brusquement jeudi après l'annonce par la BCE du maintien, à un niveau historiquement bas, de son taux directeur et surtout après des commentaires de M. Draghi sur la détermination de l'institution à maintenir une orientation très accommodante pour sa politique monétaire et à prendre de nouvelles actions décisives si nécessaires. M. Draghi a également précisé que l'institution étudiait "tous les instruments" monétaires possibles afin de garantir la stabilité des prix selon les termes du mandat de la banque centrale. La perspective d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire déjà très accommodante de la Banque centrale européenne a pesé sur la monnaie unique européenne car ce genre d'action tend à rendre une devise moins rémunératrice et donc moins intéressante pour les investisseurs spéculatifs. Cependant, les cambistes ont rapidement opté pour une attitude plus neutre vis-à-vis de l'euro, ce nouvel assouplissement monétaire n'étant qu'une éventualité en cas de dérapage économique notable en zone euro. Vers 14H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro, à 82,84 pence pour un euro - après avoir atteint la veille son niveau le plus fort en près d'un an (82,30 pence) - mais repartait à la hausse face au dollar, à 1,6466 dollar pour une livre. Le franc se stabilisait face à l'euro, à 1,2343 franc pour un euro, et gagnait un peu de terrain face au dollar, à 0,9050 franc pour un dollar. La devise chinoise a fini à 6,0521 yuans pour un dollar contre 6,0554 yuans la veille. L'once d'or a terminé à 1.232,50 dollars au fixing du matin contre 1.226 dollars jeudi soir.