Au moins 17 personnes sont mortes dimanche au nord de Bagdad dans un double attentat visant les locaux d'un parti politique kurde et un bâtiment des forces de sécurité kurdes voisin, à Jalawla, a indiqué un responsable de police. Une voiture piégée a explosé près du siège de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Jalal Talabani et du bâtiment des forces de sécurité, avant qu'un kamikaze ne fasse détoner sa charge dans les locaux du parti. Le double attentat a fait également plus de 50 blessés, a précisé le capitaine de police Farhad Rifa. L'attaque n'avait pas été revendiquée en fin de matinée. La ville multiethnique de Jalawla fait partie des territoires du nord de l'Irak que les dirigeants du Kurdistan irakien souhaitent intégrer à leur région autonome, ce à quoi s'opposent les autorités centrales à Bagdad. Ce double attentat intervient au lendemain d'une journée noire pour l'Irak, au cours de laquelle un groupe jihadiste ultra-radical a pris en otage pendant plusieurs heures des étudiants de l'université de Ramadi (100km à l'ouest de Bagdad) et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul (nord). Une série d'attentats suicide dans la capitale a en outre fait 25 morts. Les violences ne connaissent depuis plus d'un an aucun répit en Irak: elles ont tué plus de 4.300 personnes depuis début 2014 sur fond de paralysie politique. Le Premier ministre sortant, le chiite Nouri al-Maliki, honni par les rebelles sunnites, mène depuis des semaines des tractations difficiles pour se maintenir au pouvoir après que son bloc soit arrivé en tête des législatives d'avril.