La Bolivie accueillera les 14 et 15 juin le sommet du G77 plus la Chine dans la ville de Santa Cruz (est), pour examiner les questions d'importance qui interpellent les pays en développement et émergents formant ce bloc, et approfondir la coopération Sud-Sud. La tenue de ce sommet extraordinaire marquera le 50e anniversaire de la création du G77 dont l'objectif principal est de promouvoir le développement économique, notamment à travers la coopération Sud-Sud. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a désigné le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour le représenter à ce sommet. Selon le président bolivien Evo Morales qui assume cette année la présidence tournante du G77, la rencontre de Santa Cruz "sera l'occasion pour les pays en voie de développement et la Chine de participer à un dialogue important sur toutes les réalisations de ce groupe durant 50 ans d'efforts communs". Cet événement sera aussi, "une grande leçon pour partager les expériences" des pays membres de ce bloc qui regroupe 133 pays en développement et pays émergents d'Amérique latine, d'Afrique et d'Asie, a précisé Morales, pour qui, le succès de ce sommet "donnera du prestige à l'ensemble de l'Amérique latine". Le sommet du G77 verra la participation de dirigeants et représentants de plus de 130 pays dont les présidents iranien, Hassan Rohani, cubain Raul Castro, et équatorien, Rafael Correa. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon y sera également présent. Lutte contre la pauvreté et coopération Sud-Sud A l'ordre du jour de ce sommet figure notamment l'éradication de la pauvreté, la coopération Sud-Sud, le changement climatique et la sécurité alimentaire. Le sommet adoptera une déclaration finale qui contiendra les questions prioritaires du G77 dont celles relatives à l'économie, au commerce, au développement durable, à la technologie, au changement climatique, à la construction d'institutions démocratiques, à l'éradication de la pauvreté, à l'injustice et au renforcement du rôle de la femme. Pour aider les pays membres du G77 à se tracer une voie vers un monde plus juste, le président Morales a proposé récemment 10 principes de base. Dans un discours prononcé lors d'une cérémonie de transfert de la présidence du G77 au siège de l'ONU à New York (les îles Fidji ont présidé le G77 en 2013), M. Morales a déclaré que les propositions visaient à "orienter la communauté internationale vers une plus grande intégration et une répartition plus équitable des richesses". Il a proposé d'éradiquer la famine dans les pays du Sud, de mettre la science et la technologie au service de l'humanité, de construire un nouvel ordre économique mondial, de lutter contre la corruption, et de nationaliser des services de base au profit des populations. Le Groupe des 77 aux Nations unies est une coalition de pays en développement, conçue pour promouvoir les intérêts économiques collectifs de ses membres et créer une capacité de négociation accrue aux Nations unies. Créée par 77 pays, l'organisation a grandi et compte actuellement 133 pays membres. Néanmoins, elle continue à être désignée comme le G77 dans les négociations et sessions de l'ONU. Le groupe fut fondé le 15 juin 1964 par la Déclaration commune des 77 pays à la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). La première rencontre d'importance eut lieu à Alger en 1967, où fut adopté la Charte d'Alger et où les bases de structures institutionnelles permanentes furent posées. Evoquant la Charte d'Alger à l'occasion de la tenue fin mai à Alger de la 17e conférence ministérielle des pays non-alignés à laquelle le président Morales a participé en tant que président du G77, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a relevé que '' le G77 a su très vite faire entendre la voix des pays en développement qui revendiquaient un ordre international plus juste ''. Se référant au parcours du Groupe des 77, M. Lamamra a rappelé que ce bloc "s'est imposé comme le porte étendard des revendications des pays du sud dans les négociations concernant les grandes questions internationales''.