Au tour de Franz Beckenbauer de se retrouver dans de beaux draps. L'Allemand a été suspendu pendant 90 jours de toute activité dans le football en raison d'un défaut de coopération, vraisemblablement dans l'enquête sur l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022, a annoncé vendredi la Fédération internationale de football. "L'infraction potentielle serait liée au défaut de coopération de la part de Franz Beckenbauer dans le cadre d'une instruction de la Commission d'éthique, et ce malgré des demandes d'assistance répétées", a indiqué la FIFA dans un communiqué sans jamais mentionner le sujet de cette instruction. Cela concerne des "requêtes d'informations durant un entretien en personne ou en réponse à des questions posées par écrit en anglais et en allemand", précise cependant la FIFA. Dans un entretien au quotidien allemand Bild mercredi, le président d'honneur du Bayern Munich assurait n'avoir rien à cacher sur les soupçons de corruption dans le cadre de l'attribution des Coupes du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. "J'étais prêt à répondre à toutes les questions pertinentes, mais on me les a envoyées dans un anglais juridique que je ne pouvais pas comprendre sur des sujets aussi complexes. J'ai alors poliment demandé à ce que l'entretien ait lieu en allemand et on me l'a refusé. Alors je leur ai dit : 'dans ce cas, tant pis'", avait encore détaillé l'ancien libéro du Bayern Munich et de l'équipe d'Allemagne. Ces accusations de corruption visant les Mondiaux 2018 et 2022 font l'objet d'une enquête menée par le président de la chambre d'instruction de la commission d'éthique, Michael J. Garcia, l'ancien procureur fédéral de New York. C'est ce dernier qui a demandé à la chambre de jugement de prononcer la suspension de Beckenbauer, qui était membre du comité exécutif de la Fifa au moment du vote en 2010 pour les attributions des Mondiaux 2018 et 2022. Cette suspension pour une période de 90 jours a été prise en attendant une décision sur le fond, selon la FIFA, le dossier étant désormais sujet à une procédure d'instruction officielle conduite par Vanessa Allard, membre de la chambre d'instruction de la commission d'éthique.