«Il faut arrêter d'utiliser la religion comme arme de manipulation», a-t-elle dit. S'exprimant lors d'une réunion des cadres de son parti, Mme Hanoune s'est insurgée contre le souhait du ministère d'émettre une fatwa unifiée comme référence pour les jeunes et les banques, qui accordent des micro-crédits par le biais de l'Ansej (Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes) et la Cnac (Caisse nationale d'allocation chômage). «Il n'a qu'a s'occuper de ses prérogatives, car nous avons des soucis plus graves», a-t-elle indiqué. Il y a lieu de rappeler que le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs avait annoncé devant le Conseil de la nation qu'il allait émettre une fatwa sur les micro-crédits, justifiant son initiative par l'existence de divergences sur la «position légale» (au sens de la charia) au sujet des intérêts bancaires. Mme Hanoune a indiqué que le dispositif de l'Ansej a réglé partiellement le problème du chômage en Algérie. «Même si ce n'est pas une solution finale, mais il reste un procédé qui a ouvert plusieurs postes de travail depuis son lancement», a-t-elle relevé. Abordant, par ailleurs, la santé publique, la même responsable a salué les propos du Premier ministre, Abdelmalek Sellal à l'occasion des assises nationales sur la santé, où il a exprimé la volonté de l'Etat d'être ouvert à toutes les propositions sauf celles portant préjudice au bien-être du citoyen, notamment le droit à la gratuité des soins médicaux. «Il y a des parties qui souhaitent modifier le système de la santé publique en mettant un système spécifique aux riches et un autre aux personnes démunies et nous n'accepterons jamais cette injustice», a-t-elle martelé, ajoutant «la République ne fait pas de différence entre les citoyens en ce qui concerne le droit à l'éducation et le droit à la santé». Mme Hanoune s'est opposée fermement à l'idée de convertir la sécurité sociale au secteur de la santé publique «la sécurité sociale doit rester de l'ordre du ministère du Travail, car ce n'est pas les travailleurs qui sont responsable de la santé publique mais l'Etat», a-t-elle expliqué. La porte-parole du PT a également salué la décision du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, pour la prise en charge des déplacés africains et syriens qui se sont réfugiés en Algérie en raison de la situation difficile qui prévaut dans leur pays. «Ceci, a-t-elle dit, confirme le caractère humanitaire de notre pays.» Concernant l'exploitation du gaz de schiste qui fait beaucoup de bruit ces dernières semaines, Mme Hanoune s'est interrogée à propos du but visé par la réouverture de ce dossier de manière politisée et particulièrement en cette période qui suscite, selon elle, «des interrogations» vu que «la loi sur l'exploitation du gaz de schiste a été débattue et approuvée en 2013 par la majorité», démentant à cet effet l'information selon laquelle «le feu vert pour l'exploitation du gaz de schiste a été donné à l'occasion du dernier Conseil des ministres». Mme Hanoune a déploré également «la mobilisation fabriquée autour de cette question dans certaines wilayas». Pour elle, «des non-dits» existent autour de cette question, et particulièrement ceux relatifs à la puissance énergétique du pays après l'exploitation de ces ressources non conventionnelles. Elle a expliqué dans ce sens que «l'exploitation du gaz de schiste en Algérie lui permettra d'occuper la première place devant les Etats-Unis», ce qui, selon elle, «dérange des centres et des multinationales que l'Algérie devienne une véritable puissance énergétique». S'étalant sur le sujet, elle a accusé certains qui font semblant d'être contre l'exploitation de ce gaz, alors qu'en réalité «ils sont pour la démolition de la souveraineté nationale».
Mme Hanoune considère qu' «on veut ligoter les mains de l'Etat algérien, on veut interdire à l'Etat algérien d'utiliser ses propres ressources».