Plus d'une centaine de citoyens de la wilaya de Chlef, exclus de la liste des 120 bénéficiaires du programme de logements sociaux, ont procédé avant-hier à la fermeture du siège de la mairie d'Oum Drou, a annoncé le bureau de la Ligue algérienne des droits de l'homme (LADDH) dans un communiqué. Les citoyens mécontents, qui s'estiment lésés par le système d'attribution des logements sociaux, réclament l'annulation des attributions, la révision des conditions d'éligibilité pour accéder à ces logements et une plus grande transparence de la procédure d'attribution. Pour manifester leur colère, ils se sont réunis devant la mairie de la ville, et ont procédé à sa fermeture, paralysant l'activité administrative de la ville. «Les protestataires affirment qu'ils remplissent toutes les conditions exigées pour l'octroi de ce logement», a expliqué la LADDH dans son communiqué, alors que les listes «comportent des noms ne remplissant nullement les conditions». Certaines personnes aisées se seraient vu attribuer un logement social au détriment des «démunis qui habitent dans des taudis», a ajouté la même source. Face à cette injustice manifeste, le bureau de la LADDH à Chlef «tire la sonnette d'alarme» et réclame une «stratégie claire» pour la distribution des logements sociaux. Les membres de cette commission ont interpellé les autorités locales et nationales pour mette fin à ce problème. Ils ont affirmé, par la même occasion, qu'«il est de la responsabilité de l'Etat de garantir aux populations tous les moyens pour assurer leur santé et leur droit au logement». Ceci, ont-ils ajouté, «est fondamental dans l'exercice de très nombreux autres droits conformément à la Constitution et à la Déclaration universelle des droit de l'homme du 10 décembre 1948, notamment les articles 3 et 25 et aux pactes du 16 décembre 1966 relatifs aux droit sociaux économiques. Il est à noter que ce n'est pas la première fois que cette question d'attribution de logements sociaux fait polémique. La semaine passée, des citoyens des communes d'Ouled Abbès, Ouled Ben Abdelkader, Beni Rached et Aïn Merane avaient fermé les sièges de leurs mairies respectives pour exiger le réexamen des listes des bénéficiaires de logements sociaux. La LADDH de Chlef avait réagi dans un communiqué appelant les autorités à «revoir les critères d'attribution des logements sociaux», afin de réformer un système jugé impartial et hasardeux et d'assurer «la vie et la santé de la population». Dans ce même communiqué, la LADDH avait qualifié la situation actuelle de véritable «marasme».