Après des débuts poussifs face à la Bosnie, l'Argentine veut profiter de son deuxième match du Mondial, samedi à Belo Horizonte contre l'Iran, pour marquer les esprits avec le retour de ses "Quatre fantastiques" et du métronome Gago. Gonzalo Higuain, remplaçant contre la Bosnie-Herzégovine (2-1) en ouverture du groupe D, reformera cette fois avec Lionel Messi, Angel Di Maria et Sergio Agüero le quatuor offensif tant redouté par les défenses adverses. Et le carré magique de l'Albiceleste pourra s'appuyer sur le duo du milieu de terrain formé par Fernando Gago et Javier Mascherano pour faire tourner la tête de l'Iran, qui a accroché leNigeria (0-0) dans son premier match. Le sélectionneur Alejandro Sabella s'est fait suffisamment tapé sur les doigts pour ne pas reproduire face aux modestes Iraniens un schéma tactique défensif qui n'a pas permis à Messi d'exceller. Du moins jusqu'à la pause, moment choisi par le sélectionneur pour faire entrer Higuain, l'attaquant du Napoli, et Gago, précieux régulateur du milieu argentin. "On a joué différemment par rapport à d'habitude en première période, mais c'était ma décision", avait soufflé Sabella après la rencontre, remportée grâce à un but inscrit en solo par son chef d'orchestre Messi. "Nous sommes l'Argentine et il faut que nous soyons bons quel que soit l'adversaire", avait tonné "la pulga" devant les caméras du monde entier, dans un message clairement destiné à son sélectionneur. L'Argentine, prétendante à la victoire finale, le 13 juillet à Rio, ne doit pas changer de partition en fonction de l'adversaire. C'est plutôt à elle de donner le rythme de la partie, avait claironné l'attaquant du FC Barcelone. Passé son mea culpa - "Il faut qu'on s'améliore, une partie de cette amélioration me concerne" -, Sabella a posé les fondations de l'Argentine de demain. Qui est en fait celle d'hier. "L'équipe qui a joué en seconde période était celle des qualifications avec Fernando (Gago) et Javier (Mascherano) ensemble. C'est une idée prioritaire. J'avais décidé autre chose... Les changements ont produit l'amélioration voulue", a-t-il reconnu. L'artillerie lourde Face à l'Iran, 43e nation mondiale, Sabella devrait faire dans le classique, d'autant que son capitaine Messi, qui fêtera ses 27 ans mardi, ne tolèrera pas une nouvelle fausse note. "Le deuxième système de jeu (en seconde période), à nous les attaquants, ça nous plaît plus. Ca nous favorise. En première, on était derrière, on avait moins de ballons, on était plus loin. On a joué les deux systèmes, et on a gagné..." avec le deuxième, a analysé le quadruple Ballon d'Or. "La vérité, c'est que quand j'ai eu le ballon, je l'ai perdu plusieurs fois et d'autres fois je le jouais en retrait. J'étais frustré de ne pas pouvoir jouer le match que j'avais prévu de faire". Le pompier Sabella est venu éteindre les braises de la polémique naissante, vendredi, en rappelant que, même s'il "n'écarte aucune hypothèse", le système en 4-3-3 cher à Messi était "le schéma de base". Avant de faire cette étonnante confidence, comme un clin d'oeil à son N.10 vedette: "Parfois les joueurs apprennent de l'entraîneur, mais parfois c'est l'entraîneur qui apprend des joueurs". L'Iran est prévenu: l'Argentine va sortir l'artillerie lourde et le gardien adverse pourrait bien voir les balles fusées de tous les côtés. Pas sûr que la résistance opposée aux champions d'Afrique pour le premier match soit suffisante face à des Argentins qui ont la gâchette facile. Limité techniquement, l'Iran s'était retranché dans son camp en espérant réaliser un hold-up sur une contre-attaque de RezaGhoochannejad, seul en pointe. L'attaquant de Charlton (2e div. anglaise), héros des qualifications, s'était distingué avec une tête à bout portant que le gardien Vincent Enyeama avait repoussée d'une parade réflexe. A Belo Horizonte, les Iraniens n'auront pas seulement les "Quatre fantastiques" et leurs comparses pour adversaires, mais aussi quelques dizaines de milliers d'Argentins, qui ont commencé à affluer dans la capitale du Minas Gerais. La police a mobilisé 1.200 hommes pour canaliser l'arrivée de ces supporteurs argentins, redoutant des débordements de la part des "barras bravas", les plus fanatiques.