Des membres présumés de Boko Haram ont attaqué et saccagé samedi deux villages du nord-est du Nigeria, tuant au moins dix personnes près de la ville de Chibok où plus de 200 lycéennes ont été enlevées il y a plus de deux mois, ont déclaré des habitants et responsables. Selon ces sources, l'attaque a duré neuf heures et n'a cessé qu'avec un bombardement des insurgés par un avion militaire. Nous avons ramassé dix corps avec des blessures par balle dans la brousse près des villages de Kwaranglum et Tsaha, a déclaré Enoch Mark, un pasteur de Chibock, à une dizaine de kilomètres du lieu des violences. Plusieurs (autres) personnes ont été tuées dans les attaques selon les récits d'habitants qui ont fui jusqu'à Chibok mais nous devons encore attendre que les choses se calment pour aller dans les villages et retrouver les corps, a-t-il ajouté. Selon des témoins, des hommes armés revêtus d'uniformes militaires ont donné l'assaut à samedi matin, incendiant totalement les deux villages et abattant des habitants qui tentaient de fuir. De la fumée était visible depuis Chibok, a ajouté Enoch Mark, dont la fille et une nièce figurent parmi les lycéennes enlevées par Boko Haram le 14 avril, un rapt qui a provoqué une mouvement d'indignation au Nigeria et ailleurs dans le monde. Daniel Haruna, un habitant qui a réussi à gagner Chibok, a raconté que les assaillants étaient arrivés à Kwaranglum en véhicules tout terrain et en moto vers 07H00 (06H00 GMT), ouvrant le feu sans distinction, incendiant les habitations et poursuivant les villageois dans la brousse pour les abattre. Les attaques se sont prolongées pendant neuf heures et n'ont cessé qu'avec l'intervention d'un appareil de l'armée nigériane qui a largué des bombes sur les insurgés. Nous avons vu le chasseur venir vers 16H00 et lâcher des bombes sur les hommes de Boko Haram. Nous avons entendu huit fortes exploisons, a raconté Enoch Mark, des déclarations confirmées par M. Haruna. Cette double attaque constituait apparemment des représailles à la mort mardi de huit militants de Boko Haram tués par une milice locale d'auto-défense de Kwaranglum, selon M. Haruna.