Des insurgés ont tué 21 responsables locaux en deux jours dans les villes de Rawa et Aana, dans l'ouest de l'Irak, ont annoncé des officiers et des médecins dimanche. Certaines des victimes ont été tuées par balles dès samedi, lorsque les insurgés sunnites emmenés par les jihadistes ultra-radicaux de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) se sont emparés des deux villes sur la route menant à la frontière syrienne, tandis que d'autres ont été abattues dimanche. Ces exécutions se sont produites après que l'armée irakienne se soit retirée de ces villes, laissant le champ libre aux insurgés. Les unités militaires se sont retirées (de Rawa et d'Aana et d'Al-Qaïm plus à l'ouest) pour se redéployer, a annoncé dimanche le général Qassem Atta, assurant qu'il s'agissait d'un retrait tactique. Selon des témoins, les insurgés sont entrés samedi soir à Rawa et Aana, deux villes voisines dans la province d'Al-Anbar, après avoir pris Al-Qaïm, à la frontière syrienne à moins d'une centaine de kilomètres, plus tôt dans la journée. Les insurgés sont déjà présents depuis janvier dans la province d'Al-Anbar, où ils tiennent Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad ainsi que des quartiers de Ramadi. Depuis le début de leur offensive le 9 juin, ils ont pris le contrôle de plusieurs villes dont la deuxième cité du pays Mossoul, une grande partie de sa province Ninive (nord), Tikrit et d'autres secteurs des provinces de Salaheddine (nord), Diyala (est) et Kirkouk (nord), et avancent désormais à l'ouest. L'EIIL a en outre proclamé son intention de marcher sur Bagdad et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, au sud de la capitale. Après la débandade des troupes irakiennes aux premiers jours de l'offensive, les forces de sécurité tentent désormais de se ressaisir et de faire face aux jihadistes, dont la campagne a été qualifiée de menace vitale pour l'Irak par l'envoyé des Nations unies dans le pays.