Les pourparlers de paix sur le conflit au Soudan du Sud ont été à nouveau ajournés hier, sans avancée sur la formation d'un gouvernement d'union ou la mise en place d'un cessez-le-feu, ont annoncé les parties et la médiation. «Les discussions sont ajournées à partir d'aujourd'hui jusqu'à nouvel ordre», a indiqué Michael Makuei, chef négociateur du gouvernement sud-soudanais. «Nous n'avons fait aucun progrès», a-t-il expliqué. La délégation gouvernementale avait rejoint vendredi les négociations qu'elle boycottait après des déclarations à la mi-juin d'un responsable de la médiation estimant «stupide» de la part des belligérants de privilégier une victoire militaire à une paix négociée. Les deux camps - gouvernement et rebelles - qui s'affrontent depuis le 15 décembre boycottaient les négociations officiellement rouvertes après une rencontre, le 10 juin, entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Lors de cette rencontre, MM. Kiir et Machar s'étaient engagés à mettre en place un cessez-le-feu - conclu à deux reprises mais jamais appliqué - et former un gouvernement de transition sous 60 jours. L'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine assurant la médiation, a, dans un communiqué, appelé les deux parties à «assumer leurs responsabilités» et reprendre les négociations pour résoudre la «tragique situation» au Soudan du Sud. La guerre qui déchire le plus jeune Etat du monde, et l'un des plus pauvres, a fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts, et a forcé plus de 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers. Emaillé de massacres ethniques et d'atrocités, le conflit qui oppose le président Salva Kiir au chef de la rébellion, Riek Machar, a conduit le pays au bord de la famine, selon des ONG.