La reprise, prévue hier des pourparlers entre belligérants sud-soudanais à Addis-Abeba destinés à trouver une issue politique au conflit qui ensanglante le jeune pays depuis mi-décembre, a été reportée sine die, a annoncé une source proche de la médiation. Aucune explication n'a été fournie au report de ces pourparlers, suspendus le 19 mai pour la troisième fois depuis qu'ils sont entrés dans leur deuxième phase mi-février, sans réelle avancée depuis. La première phase s'était péniblement conclue le 23 janvier par un cessez-le-feu jamais respecté. «Il n'y aura pas de pourparlers aujourd'hui», a annoncé une source proche de la médiation à Addis-Abeba, où se déroulent les négociations de paix sud-soudanaises, sous l'égide de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), organisation est-africaine dont l'Ethiopie assure actuellement la présidence tournante. Un «symposium» réunissant le gouvernement sud-soudanais, les rebelles, des organisations religieuses et la société civile est prévu à partir de jeudi dans la capitale éthiopienne afin de lancer «une phase ouverte à tous du processus de médiation, basée sur une table ronde consensuelle et un dialogue pluraliste», a annoncé l'Igad dans un communiqué. La date de reprise des pourparlers entre belligérants sud-soudanais sera certainement «fixée après le symposium», a expliqué la source proche de la médiation. Le président sud-soudanais Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar, dont la rivalité à la tête du régime a creusé les dissensions ethniques au sein de l'armée et déclenché le conflit le 15 décembre, proclament tous les deux leur détermination à faire la paix, mais les négociations n'ont jusqu'ici débouché sur aucun progrès tangible et les combats se poursuivent. MM. Kiir et Machar doivent se rencontrer à nouveau d'ici le 9 juin, comme le prévoit un «Accord pour mettre fin à la crise au Soudan du Sud» qu'ils ont signé le 9 mai à Addis-Abeba, lors de leur première rencontre depuis le début du conflit. Une clause de cet accord prévoyant une cessation des hostilités n'a jamais été appliquée. Les combats et les massacres et atrocité contre les civils sur des bases ethniques qui les accompagnent ont fait plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 1,3 million de Sud-soudanais de chez eux.