Le comité central du Front de libération nationale (FLN) a tenu hier, à l'hôtel El-Aurassi à Alger, sa session ordinaire en présence de 272 membres sur 341 convoqués. L'ordre du jour de cette réunion a porté, comme annoncé, sur la mise en place de la commission nationale de préparation du 10e congrès ordinaire prévu en 2015, l'examen du bilan des activités du parti de janvier à juin ainsi que les propositions du parti pour la révision constitutionnelle et la présentation du rapport financier. Les membres du CC ont approuvé à l'unanimité la déclaration politique finale du comité central. Les différentes mouhafadate du pays ont apporté leur soutien à Saâdani et à la direction du parti. C'était dans un climat tendu que les travaux de cette session ordinaire ont débuté. Une dispute a éclaté entre les partisans de Abdelaziz Belkhadem et ceux de l'actuel secrétaire général, Amar Saâdani, juste avant l'ouverture de la séance d'ouverture. Saâdani a déploré la situation qui prévaut au sein du FLN et qui est, a-t-il dit, «du fait de ses enfants». Lors de son intervention d'ouverture de cette session, Saâdani a indiqué que sa priorité est d'œuvrer pour la préservation de «l'unité des rangs» du FLN, précisant qu'il reste «ouvert à toutes les initiatives positives». «J'accepterai toutes les initiatives positives à condition qu'elles soient au sein des structures du parti», a-t-il insisté. Le FLN s'apprête, selon lui, à entamer une «nouvelle étape» pour la «consolidation» de sa place dans la vie politique et sociale du pays. «Il est impératif de moderniser le parti. La préparation du congrès est un événement politique majeur pour mettre le parti sur les rails», a-t-il estimé. Au sujet de la révision de la Constitution, il a indiqué qu'elle constitue une «nécessité» pour «rationaliser la vie politique et préserver la pérennité de l'Etat». «La révision de la Constitution que nous voulons, c'est celle qui permettra au pays d'être à l'abri des dérives et consacrer une véritable démocratie et un Etat d'institutions, améliorer notre économie, soutenir les droits de l'homme et consacrer le droit du parti vainqueur aux élections», a-t-il fait savoir. Revenant sur les incidents qui ont entaché l'ouverture de cette session, Saâdani a affirmé regretter ce qui se passe au FLN. «Des comportements qui portent atteinte à la réputation du parti». a-t-il déploré. Selon lui, cette tension s'explique par la rébellion contre le parti de certains ex-ministres démis de leurs fonctions. «Le temps du monopole est fini», a-t-il rappelé. Niant l'exclusion des membres du CC empêchés d'assister à la réunion, il a dit n'avoir jamais exclu personne. «Ils ont refusé de se conformer au règlement intérieur du FLN», a-t-il affirmé. Par ailleurs, le SG du FLN a affirmé avoir crevé l'abcès après avoir «dénoncé» son prédécesseur. Lors de son intervention, Saâdani a dit avoir souhaité la présence de Belkhadem en précisant que «la première personne que j'ai rencontrée après son éviction, c'est Belkhadem et je l'avais informé de ma volonté de me porter candidat au poste du SG du parti. Il n'a pas été contre, il m'avait même soutenu en me disant ‘je suis avec toi', a-t-il témoigné, en ajoutant que Belkhadem ne voulait céder le secrétariat général aux ministres. Saâdani avait aussi dit avoir «tendu la main aux contestataires en les invitant à venir s'exprimer dans les instances légales», en précisant que c'est «Belkhadem qui avait élaboré le règlement interne du parti qui stipule entre autres que le SG est élu pour 5 ans». L'ex-secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, a refusé d'accéder à la salle seul. Il tenait à être accompagné par ses partisans. «Un tel comportement relève d'une tentative d'accaparer le parti», a-t-il déclaré à la presse. «Il faut se soumettre aux urnes et les membres du comité central sont les seuls habilités à arrêter l'ordre du jour de la session, a-t-il encore soutenu. Il a également estimé que le refus de sa participation à la session dénote «une scission au sein du parti». Concernant les membres du comité central exclus, il a précisé que «le comité central tranchera après l'examen du rapport de la commission de discipline» et que «les statuts du parti sont clairs à ce sujet». L'objectif, a-t-il dit, est «de rassembler et unifier les rangs des militants du parti et se soumettre aux urnes». Belkhadem qui était à la tête du parti s'est vu retirer, à la majorité, la confiance lors de la session du 31 janvier 2013 du comité central.