Le secrétaire général du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a appelé le pouvoir en place à offrir le poste de Premier ministre à la majorité parlementaire. Lors d'une conférence de presse organisée au siège du FC, Menasra a indiqué que la dissolution du Sénat est une condition essentielle pour démocratiser la pratique politique en Algérie. L'ex-ministre de l'Industrie a indiqué que l'engagement de sa formation au projet de la révision de la Constitution ne signifie pas obligatoirement l'obéissance à la volonté du pouvoir en place. Il a précisé que l'élaboration d'une Constitution consensuelle est inévitable et sans disqualification d'aucune partie ayant participé à ce projet. La force des institutions étatiques et leur crédibilité sont étroitement liées à la transparence politique de l'opposition et du gouvernement qui sera élu, soulignant que les intérêts du pays et du peuple sont devant toute considération, a-t-il indiqué. Menasra a rappelé que lors de l'organisation de la conférence à l'hôtel Mazafran par la Coordination nationale de la transition démocratique (CNTD) à laquelle il a participé, il a incité ses partenaires à y prendre part pour consolider en premier lieu le climat de dialogue et de communication avec les détenteurs réels du pouvoir. Le conférencier a proposé une conférence nationale qui réunirait les partis d'opposition, le pouvoir et la société civile afin d'élaborer une charte consensuelle nationale à laquelle prendront part l'ensemble des acteurs politiques. Si Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont d'emblée renié la participation du FIS parti dissous à la révision de la Constitution, M. Menasra a estimé que les anciens chefs de ce parti ne seraient pas en mesure de bloquer le déroulement du projet en question. Concernant les propositions ramenées par le FN pour prendre part à la révision de la Constitution, il a précisé que l'Assemblée populaire nationale devrait être dotée du maximum de prérogatives en matière de contrôle et de législation, ajoutant que des procédures draconiennes devraient être prises pour lutter contre la corruption qui a atteint les plus hautes sphères de l'Etat, selon le même intervenant. Ce dernier a également appelé à la protection de la liberté syndicale, pilier de la démocratie moderne. En outre, il a indiqué que malgré la caractéristique inestimable de la Constitution actuelle, il reste encore un vide juridique en ce qui concerne les droits constitutionnellement garantis à l'opposition. C'est pourquoi le FC a proposé l'élaboration de textes portant sur l'attribution de commissions des finances et des affaires étrangères de l'APN pour l'opposition ainsi que la direction de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale une fois par an. Avant de conclure, le secrétaire général du FC a dit qu'il est temps d'accorder aux jeunes et aux femmes les postes clés de l'Etat et de les impliquer dans la vie politique.