Revendications n Les commerçants victimes des inondations de Bab El-Oued réclament des indemnités et l'effacement de toutes leurs dettes. Au centre commercial Saïd-Touati, à Bab El-Oued, des ex-commerçants du marché Triolet, victimes des inondations de 2001, égrènent des jours moroses. Le centre aménagé sur trois étages d'un ancien parking compte une trentaine de boutiques fermées. L'endroit est sombre et n'attire pas assez de clients pour qu'une activité commerciale régulière voie le jour. Les passants, clients ou pas, sont rares. Il est 11h et presque toutes les boutiques du marché sont fermées. Quelques commerçants «audacieux» commencent à déballer leurs marchandises. L'un d'eux lance furieux : «On nous a enfermés dans un parking.» Ce commerçant affirme que la Régie foncière de la ville d'Alger (RFVA), qui gère le marché, lui réclame avec ses confrères plus de 6 000 DA de loyer par mois. «Depuis cinq ans que suis ici je n'ai jamais payé», avance-t-il. C'est le cas pour tous les autres commerçants du centre. Selon certains, cela s'explique par le fait qu'ils n'arrivent même pas à écouler leurs produits. Un commerçant montre quelques articles qu'il dit céder à trois fois moins leur prix. «Cette djellaba m'a coûté 2 500 DA et je la vends 900 DA», assure-t-il. D'autres commerçants abondent dans le même sens et se disent dégoûtés de cette situation. «Moi j'ouvre ma boutique tous les jours à 10 h et je lis le journal jusqu'à midi l'heure ou je ferme pour revenir le lendemain revivre le même calvaire», raconte un jeune commerçant. Au deuxième étage, quelques boutiques sont ouvertes, mais vides. Une vingtaine de mètres plus loin, des hommes, assis sur des bancs, discutent. Ce sont les propriétaires des boutiques abandonnées. Un jeune vendeur dit, amusé, que personne ne va entrer dans sa boutique. «Même les voleurs ne savent pas où on se trouve», ironise-t-il. Le dernier étage, normalement réservé aux fruits et légumes, est désert. Seul un vieil homme est là pour vendre du persil, on l'appelle Ammi Kaci. A proximité de son étal, 59 autres sont aménagés mais vides. La raison ? D'après le vieux Kaci, les commerçants auxquels sont destinés ces étals, n'ont jamais vendu de fruits et légumes de leur vie. «Ce sont, pour la plupart, d'anciens vendeurs de prêt-à-porter ils ne connaissent rien au commerce des fruits et légumes», ajoute le vieil homme.