Plus d'un mois et demi après la catastrophe, la grogne s'exacerbe chez les commerçants qui attendent toujours les réparations matérielles promises par les autorités publiques. Les 1.006 commerces de la commune touchés par les intempéries du 10 novembre dernier devaient bénéficier d'indemnisations au plus tard vers la fin du Ramadan. La Direction de la concurrence et des prix donne, quant à elle, le chiffre de 544 commerces sinistrés. Réunis en assemblée générale, dimanche, et sous la houlette de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens, (Ugcaa), les commerçants sinistrés de Bab El-Oued ont haussé le ton vis-à-vis des autorités concernées en leur donnant un ultimatum de 10 jours pour prendre en charge leurs doléances. Lors de cette réunion, la tension était à son comble et la volonté de déverser cette colère dans la rue s'est maintes fois manifestée. Au bout de ces dix jours d'ultimatum, une autre assemblée générale sera convoquée et devra prendre des décisions dont la teneur suivra, assurément, la lente courbe de pourrissement prôné par les autorités. Si ces derniers ont décidé de transformer le parking Saïd-Touati de Triolet en centre commercial pour abriter quelque 120 commerces du marché enseveli, la plupart des autres commerçants attendent dans l'expectative une issue. Les travaux de transformation ont démarré, il y a seulement deux semaines, et seuls 48 locaux ont été partiellement finalisés. Mais ces mêmes commerçants de l'ex-marché de Triolet n'ont, eux aussi, reçu aucun centime des indemnités qu'ont fait miroiter le ministère de la Solidarité nationale et celui du Commerce. Plus de mille citoyens ont été ainsi acculés à subirs un chômage forcé. La catastrophe du 10 novembre n'en finit pas de déverser ses trombes de précarité.