La visite du président égyptien Abdelfattah Al-Sissi en Algérie, première à l'étranger depuis son élection à la tête du pays, vise à dégager une vision unifiée des intérêts communs entre l'Algérie et l'Egypte, écrit jeudi la presse égyptienne. Plusieurs politiques et représentants de mouvements de jeunes en Egypte ont salué la visite d'Al-Sissi en Algérie la qualifiant d'"historique" à la faveur des développements de la situation dans la région arabe, selon le journal Al Ahram. "Cette visite affirme l'importance des relations africaines et le rôle de l'Algérie dans le soutien de l'Egypte après la révolution du 30 juin", estiment-ils. Pour sa part, Safouat Amrane, secrétaire général du rassemblement des forces révolutionnaires et nationales a souligné que "le choix de l'Algérie comme première visite du président égyptien à l'étranger après son élection, vise à redynamiser les relations bilatérales et approfondir la coopération entre l'Algérie et l'Egypte dans le domaine économique, notamment l'énergie et les investissements". "L'Algérie est un Etat important pour la sécurisation des frontières ouest de l'Egypte avec la Libye", a-t-il d'autre part souligné. De son côté, Amr Ali, membre dirigeant du Front du salut a qualifié la visite du président Al-Sissi en Algérie de "pas positif" dans le renforcement des relations politiques et économiques bilatérales, ajoutant que cette visite dénote le respect que voue l'Egypte au rôle de l'Algérie dans la région". Le vice-président du parti du congrès, Amine Radhi a estimé que la visite intervenait à un moment crucial, où "il est nécessaire de consolider les relations entres les deux pays à la lumière des derniers développements survenus dans la région". Après avoir souligné l'importance des relations africaines, le rôle et le soutien de l'Algérie à l'Egypte après le 30 juin et les efforts du président de la République, Abdelaziz Bouteflika pour le retour de l'Egypte au sein de l'UA, il a précisé que cette visite intervenait "à un moment où nous avions besoin de panser les blessures arabes, après le printemps arabe". Par ailleurs, Bahaa Eddine Abou Chaqa, secrétaire général du parti "el-wafd", a souligné l'importance de la visite du président Abdelfattah Al-Sissi en Algérie. "L'Algérie est un pays qui appréhende bien la situation politique en Egypte", a-t-il affirmé, en reconnaissant qu'il s'agissait d'"une révolution populaire et non d'un coup d'état militaire, comme le prétendait la confrérie des frères musulmans". Nabil Zaki, porte parole du parti "Tajamoue" (Rassemblement) a estimé que la visite du président égyptien en Algérie et en Guinée équatoriale en vue de prendre part jeudi et vendredi aux travaux du sommet de l'UA, "est très réussie". L'Algérie a soutenu les décisions prises dernièrement par l'Egypte, a-t-il dit, soulignant que les échanges économiques entre les deux pays "sont à même de rassurer les pays subsahariens et les pays maghrébins voisins". Le Quotidien Al-Ahram a écrit que le président égyptien avait affirmé lors de sa visite l'existence de relations stratégiques communes entre l'Algérie et l'Egypte, ainsi que des questions nécessitant la conjugaison de nos efforts en matière de lutte antiterroriste. Le quotidien indépendant "El Misri el Youm" a évoqué les discussions entre les deux chefs d'Etat qui ont porté sur les relations bilatérales dans différents domaines et l'examen de certains dossiers stratégiques. La visite d'Al-Sissi en Algérie constitue un "saut qualitatif" dans les relations bilatérales et marque le début de relations stratégiques stables entre les deux pays, a rapporté le journal, citant le porte parole du ministère égyptien des Affaires étrangères Ihab Badoui. Selon le jouranl, Al-Sissi a saisi sa visite en Algérie pour exprimer au président Bouteflika sa reconnaissance pour ses efforts de soutien en faveur du retour de l'Egypte au sein de l'UA. Le quotidien a également cité les déclarations du président Bouteflika dans lesquelles il a souligné son souci de renforcer et de promouvoir les relations bilatérales algéro-égyptiennes à de plus hauts niveaux à même de répondre aux aspirations des deux peuples frères.