Ejecté dans la dernière ligne droite menant au Mondial 2014 par Vahid Halilhodzic, Foued Kadir se dit «très touché» par ce choix, mais il n'en reste pas moins le premier supporter des Fennecs et espère voir ses «frères» faire la fierté de l'Algérie. Foued, au vu de ce premier tour, comment jugez-vous cette Coupe du monde ? C'est un Mondial très agréable à regarder, le jeu est tourné vers l'offensive. Pour l'instant, ce sont les équipes sud-américaines qui me font la meilleure impression. Cela ne m'étonne pas du tout de les voir à ce niveau. Elles profitent du climat local et de l'engouement général. Elles sont joueuses, et il est certain que cela va être difficile de les arrêter. Avec l'Algérie, vous êtes en sélection depuis le Mondial 2010 ; vous avez participé aux éliminatoires et au dernier moment, vous êtes juste réserviste. Comment l'avez-vous vécu ? Je ne peux pas m'en cacher, cela a été dur... Quand j'entends l'hymne résonner, je suis très touché. Je me dis que j'aurais pu y être. Pour moi, jouer pour mon pays, c'est quelque chose de très important dans ma carrière. Et là, c'est encore plus difficile car j'ai fait toute la campagne avec la sélection. Avez-vous senti venir cette mise à l'écart ? Je suis passé titulaire à la CAN 2013 où je n'ai pas joué à mon poste avec des apparitions de 15 minutes par-ci par-là. J'ai senti au fur et à mesure de moins en moins de confiance de la part du coach. Mais le plus décevant, c'est que personne ne m'a pas appelé pour me le dire. C'est-à-dire ? (Silence...) J'ai 30 ans, j'ai toujours été très correct dans mes rapports avec les staffs techniques tout au long de ma carrière. Et là, c'est moi qui ai dû appeler Cyril Moine, le préparateur physique, pour qu'il finisse par m'annoncer que j'étais réserviste. Rien, pas de coup de fil du coach, de la fédé ou de qui que ce soit... On fait le plus beau métier du monde, je le concède et je ne me plains pas, mais l'envers du décor est parfois très cruel. Après cette énorme désillusion, imaginez-vous arrêter votre carrière internationale alors que se profile la CAN 2015 en janvier prochain ? Non, pas du tout. Je reste disponible pour mon pays et cela ne m'a pas du tout effleuré l'esprit. La large victoire contre la Corée a dû vous faire vibrer comme tout un peuple... C'était un régal. On a pris un vrai pied sur ce match, mes «frères» ont vraiment montré au monde quelles pouvaient être les qualités du jeu algérien. Je savais que cette équipe de Corée était prenable. On parle beaucoup de Feghouli, Brahimi ou Slimani mais très peu de votre grand ami Raïs M'Bolhi, le gardien des Verts, qui est pourtant très bon… Je ne suis pas du tout surpris. Je le connais, il a toujours répondu présent dans les grands rendez-vous. Et c'est aussi là qu'on voit le vrai niveau des joueurs. En 2010, il avait déjà été à la hauteur, notamment face à l'Angleterre (0-0). Pourtant, il était très discuté cette dernière saison, et même relégué comme numéro 2 derrière Zemmamouche… C'est un garçon qui a cru faire un bon choix de carrière en signant en Russie en 2010, mais cela ne s'est pas passé comme il l'aurait souhaité. Et puis en Bulgarie, il n'a pas toujours exprimé ses qualités. Sans manquer de respect aux autres gardiens de la sélection, c'est le meilleur. Ce Mondial doit lui permettre de trouver une place dans un des cinq meilleurs championnats européens.