Contrairement à Abdelmadjid Menasra, du Front du changement, le président du Tajamoue Amal Djazaïr (TAJ), Amar Ghoul, s'estclairement prononcé hier pour l'officialisation de tamazight dans la prochaine Constitution qui devrait, selon lui, consacrer également la séparation des pouvoir d'où son option pour un chef du gouvernement (et non pas un Premier ministre) issu de la majorité parlementaire. Le président du TAJ a appelé, hier, à la consécration de tamazight comme langue nationale et officielle en modifiant l'article 3 bis. «Tamazight est aussi langue nationale. L'Etat doit œuvrer au développement et à la promotion de toutes les composantes de tamazight dans le cadre de l'unité et des constantes nationales», a-t-il argué. Dans une conférence de presse, animée au siège de son parti à Ben Aknoun (Alger) pour expliciter les propositions de son parti dans le cadre des consultations sur la révision constitutionnelle, Amar Ghoul a même révélé que «pour renforcer la culture algérienne, nous avons proposé l'institution d'un haut conseil aux langues et à la culture nationales qui se chargera de leur promotion et de leur développement». Favorable à la séparation des pouvoirs et à un équilibre entre eux, Amar Ghoul expliquera que dans le cadre des propositions de TAJ relatives au volet «organisation des pouvoirs exécutif et législatif», le choix est porté sur le retour au poste de chef du gouvernement. «Nous proposons la révision de l'alinéa 5 (art 77) comme suit : le chef du gouvernement est issu de la majorité parlementaire.» Pour Ghoul, «ceci est en conformité avec les choix du parti pour le poste de chef du gouvernement qui appliquera son programme. Mais Ghoul concède néanmoins au président la prérogative de nommer un ou plusieurs adjoints au chef du gouvernement. Ceci pourrait être obligatoire dans le cas où aucun parti ne possède la majorité parlementaire. Il faut donc recourir à une sorte de cohabitation», justifie Ghoul pour qui une conférence nationale s'impose à l'issue des consultations sur la révision constitutionnelle et qui réunira tous les partis et personnalités politiques sans exclusion. «Une conférence ouverte à tous ceux qui veulent apporter leurs propositions de manière directe ou indirecte et à l'issue de laquelle émanera une mouture de la Constitution qui sera présentée au président de la République», dit-il. Amar Ghoul est favorable à une révision constitutionnelle par voie référendaire parce qu'il s'agit, selon lui, de doter l'Algérie d'une Constitution consensuelle pour un Etat de droit. Le parti, auquel la nature du régime qui sied le plus est «semi présidentiel ouvert», a fait plusieurs autres propositions concernant la femme, la jeunesse, la démocratie participative ou encore le contrôle parlementaire. Interrogé par ailleurs sur la participation des éléments du FIS dissous aux consultations, Ghoul ne trouve pas d'inconvénient «dans la mesure où il s'agit d'aboutir à une constitution consensuelle». «Nous ne commentons pas les avis des uns et des autres mais nous saluons toute proposition allant dans l'intérêt de l'Algérie et allant dans le sens de l'enrichissement du projet de Constitution», a-t-il dit, ajoutant que «notre souci est d'œuvrer à parvenir à une Constitution que tout le monde doit s'engager à respecter».