La mercuriale à Constantine est encore une fois bouleversée par la flambée subite des prix des fruits et légumes. Les marchés de détail sont pris d'assaut et les intermédiaires gravitent dans les marchés de gros. Les budgets des ménages sont désormais soumis à rude épreuve et il faut faire des acrobaties pour remplir le couffin et veiller à terminer le mois sans trop de dégâts. Depuis deux jours, l'on constate une hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires. Cette énième augmentation inexpliquée a touché la majorité des produits essentiels dont l'huile de table, la tomate concentrée et les pâtes, très prisées d'ailleurs dans la région. Le sac de semoule de 10 kg de qualité moyenne est vendu à 600 DA dans les points de vente régulés, alors qu'au marché parallèle, il coûte plus cher. Les vendeurs et grossistes continuent de faire ce qu'ils veulent, avançant à chaque fois l'argument de l'offre et la demande et ce, malgré les nombreux contrôles des brigades mixtes de la DCP et la multitude de contrevenants qu'elles ont épinglés. Plusieurs clients rencontrés dans les marchés de la ville ou chez le marchand de légumes Battou du centre-ville ne s'expliquent pas cette montée en flèche des prix des fruits et légumes. La salade qui coûtait il y a une semaine 50DA est affichée à 90DA, le piment à 90 DA et la tomate qui coûtait 45DA est affichée 80 DA alors que les poivrons verts sont à 80 DA/kg, soit une augmentation d'au moins 30 DA. Cette flambée n'a pas dissuadé les citoyens de se ruer sur les marchands de fruits et légumes et les bouchers. Une longue file devant le premier boucher du marché qui affiche pourtant, à l'instar de tous les autres, des prix très élevés. En effet, la viande bovine est entre 1200 et 1400 DA, quant aux escalopes de dinde, elles ont atteint les 580 DA/kg. Le poulet est vendu entre 300 et 350 DA/kg. Il est à noter que Constantine dispose de 35 marchés de détail, de 10 marchés hebdomadaires et d'un marché de gros. Selon certains responsables, c'est au niveau de cette dernière catégorie que 60% des fruits et légumes sont écoulés hors du circuit formel. Les commerçants soulignent d'ailleurs la rareté de certains produits dans les marchés de gros du Polygone, de Chelghoum-Laïd, voire celui de Jijel, tout en exprimant leur impuissance face au diktat des grossistes. Enfin, plusieurs chefs de famille assurent que les trois quarts des salaires sont consacrés uniquement à la nourriture de la famille... Comment faire pour les autres besoins tels que les soins médicaux, l'habillement, les loyers et autres charges ?