Le ministère du Commerce a mis un dispositif qui doit veiller au respect des prix réglementés des produits alimentaires de large consommation tels que le lait pasteurisé en sachet, la semoule ordinaire, l'huile de table raffinée ou encore le sucre. Mais les prix de ces produits subventionnés ou administrés ne sont pas respectés par certains commerçants et boulangers sans être inquiétés. Dans plusieurs wilayas, le lait en sachet est cédé à 30-35 DA, alors que le pain est vendu par la plupart des boulangers à 10 DA, au lieu de 8,5 DA la baguette. Pour le sucre et l'huile, subventionnés aussi, les prix diffèrent d'un commerce à un autre, variant de 80 à 90 DA. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a mis en garde récemment les commerçants qui ne respectent pas les prix réglementés des produits de première nécessité. Il avait indiqué que les services de contrôle des pratiques commerciales seront «extrêmement sévères» à l'égard de ces contrevenants. Mais, selon plusieurs citoyens, le lait subventionné par l'Etat, par exemple, est cédé à plus de 30 DA dans certaines villes, d'où l'appel de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs de la wilaya d'Alger (Apoce) pour dénoncer ces pratiques illégales. Cette association a conseillé aux citoyens de se rapprocher de la direction du commerce de leur wilaya afin de signaler ces cas. Par ailleurs, malgré les incessants appels des associations et du ministère pour éviter la frénésie des achats durant le mois de Ramadhan, les familles algériennes n'ont pas répondu à ces appels et ont dépensé d'importantes sommes d'argent pour constituer des stocks. Face à cette forte hausse de la demande sur les produits agricoles frais et autres produits alimentaires de large consommation, le ministère du Commerce a mis en place, pour le mois de Ramadhan et l'été, un dispositif de suivi de l'approvisionnement du marché national en produits de consommation courante ainsi qu'un dispositif de contrôle de la qualité et de la conformité de ces produits. Ce dispositif vise notamment à «veiller sur la régularité de l'offre et des approvisionnements» en produits de large consommation et à lutter contre la «prolifération de certaines pratiques illicites et frauduleuses susceptibles de porter atteinte à la santé, à la sécurité et aux intérêts matériels des consommateurs», explique le ministère du Commerce. Ainsi, ces actions s'orientent vers la surveillance accrue des unités de production afin de s'enquérir des conditions de fabrication et du respect des règles d'hygiène et de salubrité. Aussi, les services de contrôle renforceront leurs opérations de contrôle sur les produits alimentaires importés afin de s'assurer de leur conformité aux spécifications réglementaires, notamment celles relatives à la composition, à l'étiquetage, au respect de la chaîne de froid et aux conditions de transport et de présentation à la vente afin de parer à tout risque d'intoxication alimentaire. Quelque 3500 agents de contrôle seront mobilisés par les directions du commerce des 48 wilayas du pays pour le contrôle des activités commerciales durant le mois de Ramadhan. Des stocks de différents produits agricoles, notamment les légumes et les viandes ont été constitués pour répondre aux besoins de la population. Environ 30 000 tonnes de viandes rouges avaient été importées par des opérateurs publics et privés pour couvrir la demande durant le Ramadhan.