Fitness, self-defence, bodybuilding, aérobic…, ce sont là quelques sports aux consonances très british qui ont envahi le quotidien des Algériens, en général, et celui des Béjaouis, en particulier. L'intérêt grandissant pour ces disciplines de la part des jeunes, notamment, est dicté par divers soucis, entre autres garder la forme. «sculpter» un corps d'athlète, mincir, apprendre à se défendre ou tout simplement se dépenser après une journée stressante et chargée d'émotions. Adel B., un jeune de 27 ans, a préféré, lui, la musculation pour avoir «une belle forme». «Ce n'est pas pour devenir un champion de bodybuilding mais c'est juste pour avoir une belle forme, avec un torse bien bombé et de gros biceps. Et, surtout, c'est pour être chaque jour en forme», dit-il à ce propos. Il fait trois séances de musculation par semaine dans une salle située à Akbou. Dans la rue, il n'est pas rare que de croiser des jeunes hommes bien portant et surtout avec des corps musclés. Ce sport fait beaucoup d'émules au sein de la frange juvénile masculine. Les jeunes filles ne sont pas en reste puisqu'elles pratiquent, en général, le fitness, l'aérobic et, à un degré moindre, le self-defence. Beaucoup d'entre elles sont obsédées par l'excès de poids et cherchent à tout prix à rester sveltes, à garder la ligne comme elles le disent. Cette obsession maladive n'est pas sans conséquences néfastes sur le psychisme de ces jeunes filles car cela entraîne souvent la déprime et le mal-être. Le problème avec ces jeunes gens, c'est qu'ils vénèrent trop leur corps. Les images diffusées à travers les films et les magazines, des mannequins, des acteurs et actrices, des hommes et des femmes avec des «corps de rêve» ont une grande influence sur ces jeunes. Tel voudrait ressembler à tel acteur, telle autre rêverait de ressembler à telle mannequin. Ces personnes s'identifient à des stars et essayent par tous les moyens de leur ressembler. Cette nouvelle tendance, qui s'est emparée des jeunes gens, «le tout beau, le tout svelte», a complètement chamboulé notre société, qui ne vaut, maintenant, que par le look et l'apparence. Une personne cultivée mais habillée en guenilles n'a aucune chance d'épater la galerie à l'inverse d'une autre très branchée, habillée à l'occidentale, mais n'ayant comme seule culture et connaissances que les dernières baskets ou jeans de marque.