Les Verts ont vendu chèrement leur peau, poussant l'ogre allemand dans ses derniers retranchements. Ils sont tombés les armes à la main. La qualification s'est jouée sur de petits détails. Nos capés auraient pu l'emporter sans que personne ne trouve à redire, tellement ils étaient proches de l'exploit. Ils ont été admirables de bravoure et d'abnégation. Peut-être que Slimani et ses coéquipiers ont laissé passer leur chance en première période au cours de laquelle ils n'ont pas su la saisir. Visiblement ce n'est pas la devise de Vahid Halilhodzic, puisque face à l'Allemagne, le technicien bosnien n'a pas hésité à changer pas moins de cinq joueurs par rapport à l'équipe qui a donné la réplique aux Russes. Il était plutôt dans une configuration de la rencontre contre la Belgique, avec trois milieux récupérateurs, mais cette fois avec plus d'audace devant. La tactique était claire : regroupement dans l'axe et lancement des escarmouches en contre, dans le dos de la défense allemande avec comme point de fixation Slimani. Une stratégie judicieuse qui a mis la Mannschaft en difficulté. Les hommes de Löw ont eu du mal à percer le coffre-fort de coach Vahid, alors que les Algériens ont été constamment menaçants, malheureusement pour eux, Neuer veillait au grain, tenant à la fois le rôle de dernier rempart, mais aussi de libéro. Mais il faut dire que les camarades de Feghouli ont donné du fil à retordre à leurs vis-à-vis. En première mi-temps, l'on peut dire qu'ils l'ont emporté aux points. Même si la possession était du côté teuton, les meilleures occasions étaient à l'actif des Verts. Ceux qui pensaient que la Mannschaft allait faire cavalier seul, se sont lourdement trompés. Nos capés ont plus que tenu tête aux triples champions du monde. Après la pause, les Allemands se font plus pressants, ils vont faire le siège du camp algérien, mais M'Bolhi, une nouvelle fois, a écœuré Muller et consorts, grâce à des parades exceptionnelles. Les deux gardiens n'ont pas chômé, c'est dire l'intensité de ce match qui a tenu toutes ses promesses sur le plan émotionnel. Au cours des dernières minutes, l'on craignait une baisse de régime physique de nos capés, il n'en fut rien. Belkalem et ses camarades ont tenu le coup jusqu'au coup de sifflet final. Les Verts ont forcé la prolongation face à l'un des favoris au sacre final. Malheureusement, le début de l'extratime a été cruel pour la bande à Halilhodzic. Sur le premier rush germanique, Schürrle profite d'une semi occasion pour mettre le ballon hors de portée de M'Bolhi, grâce à une «Madjer» (92'). Peut-être qu'il voulait faire un clin d'œil à l'histoire. Les Allemands ont fait le plus dur. Les Algériens ont essayé de jeter leurs dernières forces dans la bataille, mais les jambes ne répondaient plus. Il fallait espérer un coup du sort ou un exploit individuel des jokers Brahimi et Djabou pour inverser le sort du match, mais celui-ci n'arriva jamais. Ce sont plutôt les Allemands qui ont eu plusieurs fois la balle du break. Ce qui devait arriver arriva à l'ultime minute avec le deuxième but d'Özil. Mais avant la fin de la partie, les Verts ont pu sauver l'honneur par l'intermédiaire de Djabou. Un but qui est arrivé un peu tard. Comme souvent, à la fin, c'est toujours l'Allemagne qui gagne.