La demi-finale Brésil-Allemagne promet d'être un «grand match», comme le souligne David Luiz en raison de ses joueurs et de la tradition des deux pays. En l'absence de Neymar, l'attention va se porter sur d'autres duels qui devraient avoir leur importance. Dante, remplaçant naturel de Thiago Silva - qui est suspendu pour cette rencontre -, devrait avoir son mot à dire face à ses coéquipiers du Bayern Munich. Dante contre Müller Ce sera une des affiches entre les deux coéquipiers du Bayern Munich qui se connaissent par cœur. Dante joue son premier match du Mondial au point chaud de la charnière centrale en remplacement du capitaine et titulaire Thiago Silva. David Luiz a affirmé que le Brésil «était bien servi avec Dante», mais le défenseur du Bayern aura une pression énorme sur les épaules. Muller (53 sélections, 24 buts) a marqué quatre buts dans la compétition, tous au premier tour, dont un triplé retentissant contre le Portugal. Et depuis, plus rien... Il reste toutefois le joueur le plus dangereux de la Nationalmannschaft, par ses appels atypiques, son altruisme, son sens du but et sa roublardise. Même s'il a aussi tendance à perdre du temps et de l'énergie à réclamer des fautes. Dante aura du boulot. Un duel des latéraux Lahm contre Marcelo, Howedes contre Maicon. Une des clés du match réside dans ces affrontements. Le Brésil a souvent laissé des boulevards aux autres équipes. Lahm et Howedes peuvent s'engouffrer dans ces espaces mais attention car Maicon et Marcelo peuvent en profiter. Maicon, qui a avantageusement remplacé Dani Alves, sera particulièrement à surveiller. Côté allemand, il y a toujours l'éternelle question «de savoir où va jouer Philipp Lahm», avait dit son sélectionneur Joachim Löw avant le quart. Le capitaine de l'équipe nationale et du Bayern (30 ans) connaît ce poste par coeur et s'avère précieux pour soutenir les attaques. Höwedes (26 sélections, 2 buts) est lui aussi stoppeur dans l'âme et en club à Schalke, et cela se voit en sélection, où le joueur de 26 ans se montre incapable de monter, et en difficulté dès que le jeu accélère de son côté. Un avantage pour le Brésil sur la droite ? La bataille du milieu Löw avait deux points fixes (Lahm et Kroos) et deux joueurs pour se «partager le job» du troisième poste de l'entre-jeu, Schweinsteiger et Khedira. Il a rebattu ses cartes vendredi en reléguant Lahm sur un côté et en relançant l'ancien duo «Basti-Sami». Les deux relevaient de blessure avant le Mondial et c'est leur état physique qui pourrait conditionner la configuration du milieu allemand ; Schweinsteiger est apparu un ton en-dessous contre la France. Lahm reviendra-t-il au poste au Josep Guardiola lui a confié au Bayern Munich ? Le seul joueur qui échappe aux interrogations est Kroos, auteur de trois passes décisives (notamment contre la France), précis sur coups de pied arrêtés et patron tout en sobriété de la création et de la bataille du milieu. Côté auriverde, c'est aussi le casse-tête. Luiz Gustavo avait été un des meilleurs Brésiliens lors des quatre premiers matches mais était suspendu lors du match référence contre la Colombie. Scolari doit donc choisir entre ce joueur connaissant bien le foot allemand (deux ans à Hoffenheim, deux ans au Bayern, un an à Wolfsburg) et «punir» Paulinho ou Fernandinho, bons contre la Colombie. Il pourrait être tenté d'aligner les trois sans Neymar mais devra probablement trancher pour conserver son système.